Climat, nucléaire et pauvreté, entre autres, sont au menu de la 64ème assemblée générale de l’ONU qui s’est ouverte mercredi à New York. Suivez les principales interventions des chefs d’État.
Nicolas Sarkozy à la tribune de l’ONU, le 23 septembre (REUTERS/Shannon Stapleton)
21H00: Intervenant à la tribune de l’ONU, le président français Nicolas Sarkozy affirme que les Iraniens «commettraient une tragique erreur» en «misant sur la passivité de la communauté internationale pour poursuivre leur programme nucléaire militaire».
Il propose aussi aux pays membres de l’ONU de se mettre «d’accord avant la fin de cette année au moins sur une réforme provisoire» du Conseil de sécurité. Selon lui, «les pays les plus développés ne peuvent prétendre gouverner seuls l’humanité» et il faut «élargir le cercle des membres permanents et non permanents du Conseil de Sécurité».
La France réclame depuis des mois un élargissement du Conseil de sécurité. «Il est inacceptable que le continent africain n’ait pas un membre permanent au Conseil de Sécurité, ou que le continent sud-américain avec cette grande puissance qu’est le Brésil, ou l’Inde avec son milliard d’habitants, ou encore le Japon ou l’Allemagne en soient exclus», juge-t-il.
Le président français affirme aussi qu’il faut «aller jusqu’au bout de la refondation du capitalisme financier», «refonder le système monétaire international», «en finir avec les paradis fiscaux», «limiter les fluctuations des cours des matières premières soumis à une spéculation excessive». Des thèmes qu’il aura l’occasion de développer lors du G20 de Pittsburgh qui s’ouvre demain jeudi.
19h00: Les débats ont pris un retard considérable. Alors que les discours sont en théorie limités à 15 minutes, Barack Obama a parlé près de trois quart d’heure tandis que Mouammar Khadafi a fait durer plus d’une heure son intervention, accumulant les improvisations et les redites sur «l’injustice du monde».
A sa suite, le président ougandais Yoweri Museveni pointe du doigt le sous-développement de l’Afrique, appellant de ses voeux une modernisation du continent dans les domaines de l’électricité, des transports et de l’agriculture. «Nous avons un double challenge. Celui de moderniser notre économie et celui de faire face aux problèmes causés par d’autres, tels que la crise financière et les dégradations de l’environnement» déclare-t-il.
18h00: Dès le début de son discours, le premier devant l’ONU en quarante ans de pouvoir, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi se livre à une diatribe contre le Conseil de sécurité, s’en prenant en particulier à la domination exercée par ses cinq membres permanents (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) et à leur droit de veto. «Le veto est contraire à la Charte de l’ONU, l’existence de membres permanents est contraire à la Charte», lance-t-il en brandissant le petit livre bleu contenant le texte fondateur de l’ONU. Il s’en prend également aux grandes puissances, les accusant d’avoir déclenché de nombreux conflits depuis 1945 pour poursuivre leurs propres intérêts.
Dehors, des centaines de manifestants de l’organisation Nation de l’Islam sont rassemblés pour soutenir Kadhafi, tandis que d’autres protestent à l’inverse contre sa venue ou celle de l’Iranien Ahmadinejad.
17h00: Très applaudi à son arrivée à la tribune, Barack »> Obama reprend un à un tous les dossiers internationaux en cours. Il précise : «Ceux qui ont l’habitude de réprimander l’Amérique pour son action solitaire dans le monde ne peuvent aujourd’hui rester de côté et attendre que l’Amérique résolve seule tous les problèmes du monde».
Sur le conflit israélo-palestinien: les Etats-Unis «ne reconnaissent pas la légitimité de la poursuite de la colonisation israélienne.»
Sur l’Iran et la Corée du nord: ces pays sont «sur une pente dangereuse» S’ils «choisissent d’ignorer les règles internationales, si ces pays mettent la recherche d’armes nucléaires avant la stabilité régionale et la sécurité, s’ils ignorent les dangers d’une course aux armements nucléaires en Asie de l’est et au Moyen-Orient, alors ils devront rendre des comptes.» Obama confirme également qu’il organisera un sommet sur la sécurité nucléaire en avril 2010.
Sur l’Irak: «Nous terminons une guerre de manière responsable.(…) nous nous sommes engagés à retirer tous nos soldats d’ici à 2011.»
Sur le climat: «Les nations riches qui ont tant fait pour détériorer le climat au XXe siècle doivent aujourd’hui accepter l’obligation de montrer l’exemple.»
Sur la crise financière: «Nous travaillerons avec les plus grandes économies du monde afin de tracer le chemin vers une croissance qui soit équilibrée et durable (…) Cela veut dire rester vigilants et ne pas relâcher l’effort tant que nos peuples n’ont pas retrouvé le chemin de l’emploi. Cela veut dire prendre des mesures pour relancer la demande, de sorte qu’une reprise mondiale puisse être soutenue. Cela veut également dire établir de nouvelles règles et renforcer la réglementation de tous les centres financiers, de façon à mettre fin à la cupidité, aux excès et aux abus qui nous ont menés au désastre et éviter qu’une telle crise se reproduise jamais.»
Le libyen Mouammar Kadhafi lui succède à la tribune.
16h00: Dans son allocution, le président brésilien Lula dénonce le coup d’état au Honduras, où le président légitime, José Manuel Zelaya, chassé par l’armée en juin dernier, est actuellement réfugié dans l’ambassade du Brésil à Tegucigalpa: «La communauté internationale exige que M. Zelaya soit immédiatement rétabli à la présidence de son pays et elle doit s’assurer de l’inviolabilité de la mission diplomatique brésilienne dans la capitale du Honduras. (…) Sans volonté politique, nous assisterons à d’autres coups d’Etat.»
Le président brésilien réitère son appel pour une réglementation des marchés financiers et la fin du protectionnisme, insistant sur la nécessité d’une meilleure représentation des pays en développement dans les organisations multilatérales comme le Fonds monétaire internationale (FMI) et la Banque Mondiale. «Puisque l’économie mondiale est interdépendante, nous sommes contraints d’intervenir au-delà des frontières nationales et devons de ce fait refondre l’ordre économique du monde» lance-t-il.
Lula répète aussi l’engagement de son pays à lutter contre le réchauffement climatique, indiquant que le Brésil présenterait «des alternatives et des engagements précis» à la conférence de Copenhague sur le climat en décembre.
15h00: Le secrétaire général Ban Ki-moon ouvre l’Assemblée générale en appelant ses membres à répondre unis aux défis du climat, du nucléaire et de la pauvreté. «S’il y a jamais eu un bon moment pour agir dans un esprit multilatéral renouvelé, c’est bien maintenant» déclare-t-il, ajoutant : «c’est l’heure de replacer le mot « unies » dans l’expression « Nations unies »»
Les présidents Luiz Inacio Lula da Silva (Brésil), Barack Obama (Etats-Unis), Mouammar Kadhafi (Libye), Nicolas Sarkozy (France), Dmitri Medvedev (Russie), Mahmoud Ahmadinejad (Iran) et le Premier ministre britannique Gordon Brown, entre autres, doivent ensuite prendre la parole.