LES RECLUSES
avec Funny AKINAMA, Domina HABONIMANA, Julienne ICITERETSE, Nadine IRAKOZE, Solange NDAKORANIWE, Yvonne NDIZEYE, Joséphine NIBIGIRA, Noella NZEYIMANA, Joselyne NKUNDWANABAKE, Fiona IRAKOZE
Ce projet de création théâtrale a été construit au Burundi à partir de témoignages de femmes burundaises, victimes d’agressions sexuelles. Il est accompagné d’actions de sensibilisation de la population à cette problématique, en partenariat avec les acteurs de la société civile.
La violence faite aux femmes, les force au silence. Et quand elles arrivent à en parler, elles forcent au respect. Les hommes qui ont commis ces violences se taisent-ils alors ?
Clicanoo, 3 novembre 2009 – Des comédiennes du Burundi aux Bambous
“Les Recluses” : c’est le nom de la création théâtrale que propose ce soir et vendredi le théâtre Les Bambous avec, sur scène douze comédiennes de la Maison des Femmes du Burundi.
C’est dans ce pays d’Afrique qu’est né ce projet bâti à partir de témoignages de femmes victimes d’agressions sexuelles. Le metteur en scène Denis Mpunga – un Congolais qui vit en Belgique – est présent à la Réunion pour la première fois également.
“On a créé des groupes de parole avec la Maison des femmes au Burundi. En s’exprimant, elles se sentent moins seules. Leurs propos ont été ensuite traduits en français”, explique-t-il.
À partir de leurs histoires, une fiction a été bâtie… Voix, corps, prise de parole en public, travail d’acteur : tout a été passé en revue lors de la formation. Et les comédiennes se produisent à la Réunion pour la première fois cette année.
Pour la plus grande joie de Frédéric Robin, responsable du théâtre qui a salué le travail de terrain mené depuis deux ans par Valérie Kurevic et Denis, soutenu par Karole Karemera, Diogène Ntarindwa.
“Ces femmes jouent leurs propres histoires”, confie-t-il. Il n’oublie pas non plus “le magicien auteur” Koffi Kwahulé qui “a fait tout simplement un merveilleux cadeau au théâtre et aux gens avec ce texte fort, délicat, plein d’humour comme il est important de savoir dans les pires moments”.
Une première représentation des Recluses a eu lieu vendredi dernier. Un spectacle d’1h40 qui se déroulera à nouveau ce soir et vendredi prochain à 20h30 au théâtre bénédictin. Les Femmes du Burundi invitent les Réunionnais à venir nombreux partager leurs émotions…
J.P-B
Zinfos 974, 03/11/2009 – ‘Ni putes ni soumises 974’ rencontre des femmes du Burundi
Sophia Castaingt, présidente du collectif Ni putes ni soumises (NPNS) de La Réunion a rencontré hier des femmes originaires du Burundi, qui sont venues témoigner des atrocités des viols dans un pays en guerre et en proie au souvenir cruel des crimes du génocide.
« La violence envers les femmes, c’est dans le monde entier qu’elle prend forme, avec des souffrances aussi diverses que cruelles », souligne le collectif NPNS 974.
Invité avec d’autres associations à rencontrer des femmes venues du Burundi pour témoigner leur vécu de femmes violées et maltraitées, le collectif rapporte : « Nous avons été saisis par des visages et des regards, très marqués par ce qu’elles ont subi, devenues victimes puis rejetées, répudiées ».
Ces femmes, aujourd’hui comédiennes, seront présentes cette semaine au théâtre Les Bambous, à Saint-Benoît à l’occasion de la présentation de la pièce de théâtre de Koffi Kwahulé, « Les Recluses », mise en scène par Denis Mpunga, belge d’origine congolaise.
Voici un extrait du texte « qui invite à l’action militante » explique Sophia Castaingt : « Je m’appelle Rose N., j’ai 35 ans et je suis commerçante. Je vis actuellement dans la commune de Kamenge. La première fois, c’étaient des militaires. Ils ont surgi dans la maison avec des voisins. J’étais enceinte. Ils étaient sept. Ils ont exigé que mon mari soit présent pour tout voir. Ensuite ils ont tué mon mari. Le lendemain, j’ai avorté.
Deux jours plus tard, les militaires sont revenus pour me tuer. Mais je me suis réfugiée dans le plafond de la maison ; je ne pouvais compter sur personne pour me venir en aide car la majorité des gens avaient fui. Je suis restée deux jours dans la maison auprès du corps de mon mari qui commençait à pourrir. C’est une voisine (une vieille dame) qui m’a aidée à ensevelir le corps.
Par la suite, mes beaux-parents m’ont tenu pour responsable de la mort de mon mari ; ils pensaient que j’étais de mèche avec les assassins. La seconde fois, cela s’est passé sur le bord de la route. J’allais chercher des marchandises. Ils étaient deux. Ils n’étaient pas militaires. Sur le bord de route. Des gens allaient et venaient« .
« Les Recluses » c’est ce mardi soir et vendredi 6 novembre au théâtre Les Bambous. Les femmes du Burundi seront également présentes ce jeudi soir, même lieu, pour une scène ouverte aux paroles, aux slameurs…Renseignements spectacle : 0262.50.38.63
http://www.arib.info/index.php?option=com_content&task=view&id=1290&Itemid=90
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