La sagesse africaine brille dans les efforts pour résoudre les crises politiques en 2009, avec une série de résultats assurant la paix et la prospérité sur ce continent dans les années à venir.
La clef de ce succès provient d’un projet africain élaboré par des dirigeants régionaux, selon lequel la RDC et ses pays voisins, tels que le Rwanda et l’Ouganda, se sont donné la main fin 2008 et début 2009 dans une série d’opérations contre des insurrections.
Ces résultats ont été prouvés évidents par le fait que le chef de file du Congrès National pour la Défense du peuple (CNDP), groupe rebelle tutsi de la RDC, Laurent Nkunda, a été arrêté par le service de renseignements rwandais.
L’opération conjointe congolo-rwandaise a également frappé les rebelles hutus rwandais des Forces Démocratiques de Libération de Rwanda (FDLR) qui se cachaient dans l’est de la RDC depuis le génocide au Rwanda en 1994.
De plus, une autre opération conjointe a été menée par la RDC et l’Ouganda contre les rebelles ougandais de l’Armée de la résistance du seigneur (LRA) sur le territoire congolais, des camps et les principaux refuges de la LRA installés dans les jungles au nord-est de la RDC ont été détruits par des raids aériens.
Bien que des insurgés en petits groupes sont encore actifs dans ce pays et provoquent des troubles sporadiques, la situation de la sécurité s’est améliorée dans ce pays et dans la région des Grands Lacs où quelques pays ont été bien touchés pendant la guerre du Congo (1998-2003).
En Afrique de l’Ouest, l’Union africaine (UA) et l’organisation régionale de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont réussi à aider à résoudre la crise politique en Mauritanie où l’élection présidentielle s’est déroulée en juillet dernier pour mettre fin au régime militaire, depuis le coup d’Etat survenu dans ce pays en août 2008.
Ces deux organisations ont rapidement répondu aux assassinats du président bissau-guinéen, Joao Bernardo « Nino » Vieira, et du chef de l’armée, Batista Tagme Na Waie, début mars. La CEDEAO a envoyé plusieurs missions dans ce pays afin de prévenir une répétition de la guerre civile survenue à la fin des années 1990.
L’appui africain a contribué à une transition paisible qui a conduit à l’élection présidentielle tenue le 28 juin dernier.
L’UA et la CEDEAO souhaitent un autre résultat des efforts de paix en Côte d’Ivoire où l’élection présidentielle est attendue depuis longtemps.
La Côte d’Ivoire a souffert de la guerre civile de 2002 à 2003 et reste divisée. Toutefois, les négociations de paix ont abouti à un dynamisme depuis 2007 avec la signature de quatre accords de paix entre le gouvernement et son rival les Nouvelles Forces, par le biais de l’UA et de la CEDEAO. Le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a été salué le mois dernier par le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, pour son rôle de promoteur dans la médiation de la crise.
La République centrafricaine offre un autre bon exemple concernant un pays ayant réussi à s’extraire des conflits avec le soutien des organisations régionales et de la communauté internationale.
Le processus de paix centrafricain a démarré depuis le remaniement du gouvernement en janvier dernier, à l’issue d’un dialogue politique intégral en décembre 2008. Le pays envisage d’organiser une élection présidentielle en 2010.
Les progrès politiques du pays ont été enregistrés sous les auspices de la Communauté économique des états de l’Afrique centrale (CEEAC), des Nations Unies et de l’Union européenne, qui ont invité le gouvernement et les groupes rebelles à se réunir en juin 2008 pour la signature d’un accord de paix global à Libreville, au Gabon.
Le feu président gabonais, Omar Bongo, était un autre dirigeant africain qui est arrivé à faciliter la résolution de confrontations politiques sur le continent. Il avait arbitré une série de conférences de la paix portant sur la République centrafricaine avant la conclusion dudit accord.
Les dirigeants africains jouent un rôle irremplaçable dans le règlement des conflits régionaux et leur mission de bons offices fait partie des efforts destinés à maintenir la paix, la démocratie et l’ordre constitutionnel sur le continent.
Leur sagesse collective a également apporté des espoirs aux pourparlers à Madagascar, avec l’objectif de mettre un terme à une crise politique, au cours de laquelle l’ancien maire d’Antananarivo, Andry Rajoelina, a remplacé en mars dernier Marc Ravalomanana pour devenir le président de ce pays insulaire dans l’océan Indien.
La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), en coopération avec l’UA, a temporairement exclu Madagascar après le transfert inattendu du pouvoir, du fait qu’elle le considére comme un coup d’Etat. Les organisations africaines ont travaillé depuis lors, avec toutes les parties du pays, afin de parvenir en août dernier à une promesse sur le partage du pouvoir durant 15 mois de transition.
Bien que les parties concernées n’aient pas encore obtenu un consensus sur la présidence du gouvernement transitoire, elles sont tombées d’accord sur la possible organisation d’élections fin 2010 pour en finir avec la crise.
Les pays africains ont connu leurs meilleures perspectives depuis leur Indépendance, avec la mise en forme d’un modèle de développement commun basé sur la démocratie et la Constitution. La mondialisation a amené plus de partenaires au continent autrefois marginalisé, qui saisit l’opportunité pour venir à bout des coups d’Etats et des conflits et qui s’achemine vers les Objectifs du Millénaire pour le dévelopement. L’Afrique aura bientôt un nouveau visage sur la scène internationale.