Après d’une année d’opérations militaires, destinées à désarmer les rebelles hutus installés dans le Nord et le Sud Kivu Human Rights Watch, une fois de plus, présente un bilan accablant: non seulement le paix n’a pas été rétablie dans l’Est du Congo, mais les populations civiles connaissent une situation d’insécurité sans précédent. Selon l’organisation, de janvier à septembre 2009, 1400 civils, en majorité des femmes et des enfants, ont été tués et 7.500 cas de violences sexuelles ont été enregistrés, un chiffre deux fois plus élevé qu’en 2008.
En outre, les combats, détruisant maisons, écoles, églises et autres structures ont provoqué le déplacement de plus de 900.000 civils.
Confirmant ce bilan, des témoignages accablants nous sont parvenus de plusieurs endroits: une lettre venue de Butembo dans le Nord Kivu, relève que «la population ne fuit plus Il apparaît que la population est prise dans un double étau: d’une part, les forces gouvernementales, après la mise à l’écart du chef tutsi Laurent Nkunda ont intégré les troupes de ce dernier, les combattants du CNDP (Conseil national pour la défense du peuple) et les ont lancées dans les opération contre les rebelles hutus, sous la direction de Bosco Ntaganda, l’ancien adjoint de Nkunda, poursuivi par la Cour pénale internationale. Combattants endurcis, les hommes du CNDP ont tué des civils soupçonnés d’être complices des Hutus ainsi que de simples réfugiés. Ils ont aussi pris le contrôle de certaines mines et, dans le Masisi, ils ont mis en place une administration parallèle.
En face d’eux, les rebelles hutus ont commis de nombreuses atrocités contre des civils auxquels ils reprochent de les avoir trahis après de nombreuses années de cohabitation forcée. La vengeance des FDLR, dont les chefs avaient pris part au génocide au Rwanda, a pris des formes terribles: femmes violées et mutilées, maisons incendiées, lettres de menace déposées dans les sentiers villageois. L’équation proposée par HRW est particulièrement atroce: pour chaque combattant FDLR que l’opération militaire Kymia a réussi à ramener au Rwanda, un civil a été tué, sept femmes ont été violées, huit maisons ont été détruites et 900 personnes mises en fuite.
Alors qu’Alan Doss, le patron de la Monuc, doit livrer son bilan au Conseil de Sécurité, Human Rights Watch insiste pour que, conformément à son mandat, la Monuc déploie plus d’efforts pour protéger les civils: développer le contact avec les autorités locales, assurer des escortes, mener des patrouilles dans les zones dangereuses…

 

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posté par rwandanews.be