Kigali, 18 décembre 2009 (FH) – Le ministre rwandais de la Justice, Tharcisse Karugarama, a estimé vendredi que le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), auquel il reproche de prononcer des acquittements « choquants », était devenu « un endroit de théâtre juridique ».

 

Il s’exprimait sur les ondes de Radio Rwanda à l’occasion de la prolongation jusqu’au 31 décembre 2012 du mandat de la chambre d’appel du TPIR, une décision prise mercredi par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Le ministre a particulièrement critiqué l’acquittement, le mois dernier, de Protais Zigiranyirazo, beau-frère de l’ex-président Juvénal Habyarimana. « Cette décision d’acquittement a choqué la nation rwandaise et le peuple rwandais et peut-être aussi Zigiranyirazo lui- même : il sait qu’il n’est pas innocent », a déclaré M.Karugarama.

« Le tribunal est devenu un endroit de théâtre juridique », a ajouté le ministre rwandais, réitérant que M.Zigiranyirazo est l’un des principaux planificateurs du génocide perpétré contre les Tutsis en 1994.

Dans une lettre datée du 7 décembre, la principale organisation de survivants du génocide, Ibuka (souviens-toi, en langue rwandaise), demandait au gouvernement rwandais de « prendre dans l’urgence les mesures nécessaires et adaptées pour empêcher le TPIR de poursuivre sa ligne de banalisation du génocide » à travers ses décisions.

 

 « Les acquittements répétitifs d’anciennes personnalités politiques et militaires qui ont joué un rôle irréfutable dans la planification et la perpétration du génocide des Tutsis et des crimes contre l’humanité en sont une illustration des plus parlantes », affirmait Ibuka.

En plus de Zigiranyirazo, sept autres anciennes personnalités rwandaises ont été acquittées par le TPIR, dont les anciens ministres des Transports, André Ntagerura, et de l’Enseignement, André Rwamakuba.

Pour Ibuka, ces acquittements « servent d’encouragement au phénomène de négationnisme qui est en train de se développer en Occident à travers l’activisme d’un réseau de lobbys ayant à leur tête des avocats de la défense au TPIR, des professeurs d’universités  et des journalistes».

Entre autres mesures, l’organisation demandait au gouvernement « de ne plus accorder l’autorisation d’entrer sur le territoire rwandais aux avocats et enquêteurs de la défense du TPIR » qu’elle accuse de fabriquer des témoignages favorables à leurs clients.

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Posté par rwandaises.com