Human Rights Watch et les autres ont raison d’exiger, à cor et à cris, une meilleure protection des civils du Kivu. Le problème, c’est que, depuis seize ans, aucun rapport n’a été suivi d’effet. Dès le lendemain du génocide au Rwanda, lorsque les réfugiés hutus et leurs chefs se sont réfugiés au Kivu et ont pris peu à peu le contrôle des sites miniers afin de s’assurer des ressources pour poursuivre le combat, on a assisté à une gigantesque prise d’otages: les civils congolais ont été obligés de cohabiter avec ces étrangers habitués à la violence, ils ont dû travailler avec ou pour eux, les femmes ont été transformées en esclaves sexuelles, de nombreux chefs coutumiers et autres leaders ont été assassinés. Un récent rapport d’experts de l’ONU a démontré que les FDLR, (rebelles hutus) loin d’être une petite force résiduelle, représentaient, au contraire, un mouvement puissant, organisé, disposant de nombreuses ramifications en Afrique et surtout en Europe (Belgique, Allemagne, France), où ses chefs ne sont guère inquiétés, à part deux arrestations en Allemagne. Pire encore:depuis le début des opérations militaires, les représailles systématiques contre les civils congolais, dont le but est de provoquer l’arrêt des hostilités afin de revenir au statu quo ante, ont été ordonnées depuis les structures de commandement des FDLR en Europe. Autrement dit, les preneurs d’otages ont entamé l’exécution délibérée de leurs victimes, les civils du Kivu. Faut-il, en arrêtant les opérations militaires, concéder une victoire stratégique à ces tueurs et à leurs chefs Faut-il, en ouvrant un dialogue politique sur les conditions de rapatriement , rendre une légitimité à ces forces héritières du génocide de 1994, consacrer leur impunité?
Les Congolais ne doivent pas être laissés seuls face à un tel dilemme: sur le terrain, seule une opération militaire internationale d’envergure pourrait venir à bout du problème ( la Monuc en a les moyens). Et en Europe, il faudrait couper les liens politiques et financiers qui assurent la pérennité des «talibans>» d’Afrique centrale…
http://blogs.lesoir.be/colette-braeckman/2009/12/14/les-civils-du-kivu-sont-victimes-dune-prise-dotages/#respond
posté par rwandanews.be