Le dirigeant du Parti social (PS-Imberakuri) au Rwanda (opposition), Me Bernard Ntaganda, devra comparaître cette semaine devant le Sénat rwandais pour répondre aux allégations faisant état des idéaux aux « relents tribalistes » et des propagandes « divisionnistes » et incitateurs au génocide par les membres de cette formation politique, a appris la PANA lundi de source officielle à Kigali, la capitale rwandaise.
C’est la deuxième fois que le président de ce parti politique nouvellement créé sera convoqué devant le Sénat rwandais après la précedente comparution au cours de laquelle il avait demandé aux membres de la Chambre haute du Parlement rwandais de lui accorder encore « plus de temps » pour répondre auxdites allégations.
« Le Sénat rwandais avait déjà convoqué le dirigeant du Parti social (PS-Imberakuri) afin qu’il puisse statuer sur ces allégations divisionnistes au sein de son parti, mais il a fait la sourde oreille », a déclaré lundi le président du Sénat rwandais, Vincent Biruta.
M. Biruta, qui est la troisième personnalité hiérarchique du pays, a expliqué que la convocation de M. Ntaganda devant le Sénat ne visait autre objectif que « lui donner conseil » de la part des sages, « au regard de son comportement sur la scène politique » au Rwanda.
« Nous aurions pu décider d’agir autrement, mais nous avons d’abord décidé de prodiguer les conseils des sages à ce politicien », a déclaré à la presse M. Biruta.
Kigali – Pana 04/01/2010 – Le Sénat rwandais n’exclut pas l’option de traduire en justice le PS- Imberakuri, a fait valoir le Dr Biruta.
Au cours d’une session extraordinaire tenue le 30 décembre dernier, au lendemain de la dénonciation officielle contre les allégations « divisionnistes » au sein du PS-Imberakuri, plusieurs sénateurs ont vivement dénoncé l’attitude du président de ce parti d’opposition qui n’a pas pu répondre « immédiatement » aux propos divisionnistes prêtés à sa formation politique.
« Nous (les sénateurs) avons besoin de donner une leçon à ce jeune politicien « arrogant », a commenté pour sa part le sénateur Rwigamba Balinda qui recommandait de traduire en justice cette formation politique de l’opposition.
Parmi les accusations auxquelles doit répondre cette semaine le dirigeant du PS-Imberakuri, il y a notamment les propos jugés incitateurs à la haine et au génocide qu’il a tenus sur les ondes de la Radio BBC, ainsi que la mobilisation de la population contre les programmes nationaux en cours pour l’unité et la réconciliation, selon le Sénat rwandais.
« C’est la dernière chance accordée aux dirigeants du PS-Imberakuri pour statuer sur ces allégations », a fait valoir M. Biruta qui n’exclut pas de « recourir à la justice » en cas d’échec à cette comparution.
Au cours d’un entretien avec la PANA, le président du PS-Imberakuri a démenti ces allégations. « Je peux avouer qu’il y a un plan envisagé dans la dissolution de ma formation politique », a accusé Me Ntaganda à son tour.
On rappelle que le PS-Imberakuri (hommes intègres, en Kinyarwanda) a déjà nommé Me Bernard Ntaganda pour le représenter lors des prochaines élections présidentielles prévues en septembre 2010.
En prélude à ce scrutin à la magistrature suprême, ce parti de l’opposition avait signé un accord de coalition avec d’autres formations politiques rwandaises cantonnées en Europe.
Le Front patriotique rwandais (FPR) du président Paul Kagame n’a pas encore annoncé son candidat à ce scrutin, mais l’actuel chef de l’Etat rwandais élu en 2003 est designé comme le plus grand favori pour se succéder à lui-même.
L’élection présidentielle de l’an 2010 au Rwanda connaîtra une participation de 5,2 millions d’électeurs représentant un taux de 56,5&percnt de la population de ce petit pays d’Afrique centrale, selon la Commission électorale nationale (COMELENA).
PANA
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Posté par rwandaises.com