Réalisateur : Sunjata Pays du réalisateur : Côte d’Ivoire Avec : Christiane Taubira Genre : société Type : fiction |
Synopsis
Le débat sur la colonisation a resurgi à la faveur de la polémique autour de l’article 4 de loi du 23 février 2005 portant sur les bienfaits de la colonisation. Cette polémique sur fond d’émeutes périurbaines a ravivé la question de la mémoire et de la construction du récit national.
Colonialisme est une tribune libre citoyenne qui interroge, interpelle, convoque la sensibilité de jeunes français d’origines différentes sur le passé colonial.
Comment la société civile multiculturelle s’approprie la question de la revendication mémorielle ? Quelles sont les perspectives d’avenir de l’idée de nation républicaine ? Colonialisme est une galerie de portraits contemporains. Une mosaïque qui témoigne de la complexité de « l’être ensemble ».
Avec Christiane Taubira, Alain Mabanckou, Jean-luc Raharimanana, Richard Omgba, Nathalie Mangwa, Yannecko Romba, Karim Aït Gacem, Mounir Retaïba,….
Note d’intention
Colonialisme s’inscrit dans la dynamique civique de prise de parole. Faire de l’art en général et du cinéma en particulier une tribune libre où s’exprime la diversité des mémoires.
Il me semblait nécessaire de forer les paradigmes qui ont présidé à l’entreprise coloniale pour mieux comprendre les enjeux d’aujourd’hui. Comment la république avec la sacro-sainte valeur de l’égalité a pu s’accommoder du colonialisme ? Le discours actuel oscille entre déni et indifférence courtoise, repentance et regrets abscons. La campagne électorale témoigne de la marginalisation de la question essentielle du multiculturalisme. Quand un candidat propose un ministère de l’immigration et de l’identité nationale, l’autre remet au goût du jour l’hymne national à l’école et le drapeau tricolore dans tous les foyers de France. Ces propositions particulièrement folkloriques sont des pis-aller qui occultent les vraies problématiques de la cohésion sociale.
Je suis à la confluence de multiples origines. La question de l’identité métisse est d’autant plus prégnante dans ma démarche cinématographique. Et pourtant, j’ai le sentiment que le culte du métissage qui accompagne l’iconographie de la lutte contre le racisme abrase le débat de fond sur la légalité. Il suffirait de glorifier la France black-blanc-Beur pour devenir une nation arc en ciel où tous les citoyens naissent et demeurent libres et égaux en droit. C’est oublier que les jeunes issus de l’immigration sont sur représentés dans les prisons et sous représentés dans les statistiques de réussites sociales. Les contrôles aux faciès et le non emploi lié à l’apparence posent avec récurrence l’incurie d’un Etat de droit à géométrie variable qui tolère des secondes zones citoyennes.
Les représentations héritées du passé restent omniprésentes dans la société française et font le terreau des discriminations dont sont victimes les français originaires de l’ancien empire colonial.
Si le constat est unanime les moyens de luttes contre le racisme et les préjugés discriminants restent insuffisants.
A travers COLONIALISME, J’ai souhaité réaffirmer le cosmopolitisme français, les racines plurielles de la nation française forgée à l’aune du droit du sol. Mon film transcende l’évidence pour explorer la complexité du projet colonial et ses ramifications dans les questionnements actuels.
COLONIALISME est un apologue, un film-cri fortement ancré dans la quête de sens.
Comment les nouvelles générations appréhendent ce débat aux relents passéistes ? Les jeunes me semble-t-il se rencontrent, se côtoient, partagent et échangent dans une mixité qui, même si elle n’est pas sans accroc, est vivifiante pour l’avenir du pays des droits de l’homme.
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Posté par rwandaises.com