Sécurité – Le Service national des juridictions populaires ‘Gacaca’ (SNJG) au Rwanda a confirmé vendredi l’arrestation d’un ressortissant français d’orgine rwandaise en la personne de Jean Rwabahizi, ancien chauffeur de l’ambassadeur de France à Kigali pour son rôle présumé dans le génocide de 1994.
La Police rwandaise a ouvert une enquête le 02 janvier dernier après le retour au Rwanda de M. Rwabahizi, quelques semaines après la reprise des relations diplomatiques entre la France et le Rwanda qui avaient été rompues en novembre 2006, a-t-on appris de source judiciaire à Kigali.
« L’arrestation de ce suspect génocidaire est intervenue à la suite d’un mandat d’arrêt (émis par la justice rwandais) pour son rôle dans le génocide des Tutsis en 1994 », a déclaré à la PANA le porte-parole de la Police rwandaise, le Supertendant en chef Eric Kayiranga.
« Le suspect, qui était alors chaffeur de l’ambassadeur, a profité de cette rupture pour émigrer et obtenir la nationalité francaise », a déclaré de son côté, la secrétaire exécutive de l’instance nationale des juridictions « Gacaca », Mme Domitille Mukantaganzwa.
« La plupart des massacres commis au centre pastoral Saint Paul et à l’église catholique Sainte Famille voisine », située en plein centre de la ville de Kigali « portent la signature de M. Rwabahizi », a déclaré M. Mukantaganzwa, précisant que le suspect se trouve actuellement incarcéré à la prison de Kimironko située à une quinzaine de kilomètres à l’est de la ville de Kigali.
« Le suspect, qui avait des liens étroits avec les « interahamwe », une milice génocidaire de l’ex-parti au pouvoir avant 1994, est en outre accusé d’avoir commandé les massacres perpétrés contre les réfugiés Tutsis à l’ambassade de France et au Centre d’échanges culturels franco-rwandais à Kigali, selon Mme Mukantaganzwa.
M. Rwabahizi, un quinquagénaire aux tempes grisonnantes, avait travaillé comme chauffeur du représentant diplomatique de la France à Kigali, M. Dominique Decherf, qui avait alors oeuvré pour la normalisation d’un « climat tendu » dans les relations diplomatiques entre les deux pays, mais en vain.
C’est la deuxième arrestation par les « Gacaca » d’un ressortissant européen présumé génocidaire après celle de l’abbé Guy Theunis, un prêtre catholique et journaliste de nationalité belge qui avait été arrêté en septembre 2006 à l’aéroport international de Kigali pour ses écrits incitateurs à la haine et au génocide.
Les tribunaux « Gacaca » (lire gatchatcha) au Rwanda, au niveau desquels les suspects sont jugés par leurs pairs sans recours à des avocats, ont été mis sur pied pour juger des dizaines de milliers présumés responsables du génocide de 1994 qui a fait quelque 800.000 morts essentiellement parmi les Tutsis, selon l’ONU.
Kigali – Pana 15/01/2010
Posté par rwandaises.com