VICTOIRE INGABIRE : COMMUNIQUÉ DE PRESSE – 22 janvier 2010

LE LYNCHAGE MÉDIATIQUE ET LES APPELS AUX ARRESTATIONS ET AU MUSELAGE DE L’OPPOSITION ORCHESTRÉS PAR UNE PRESSE PARTISANNE RÉVÈLENT L’ECHEC DE L’ÉDUCATION POLITIQUE AU RWANDA

Depuis mon retour au pays pour enregistrer notre parti politique FDU-INKINGi afin de participer aux prochaines présidentielles a déclenché, malgré l’accueil favorable par la population, un lever de bouclier, une campagne médiatique, des appels aux arrestations arbitraires et au muselage de notre action pacifique. Cette propagande haineuse orchestrée par ces médias politisés a mobilisé des associations de même tendance politique, certains partis politiques participant au gouvernement, certaines personnalités mal avisées pour un appel à la crucifixion de la candidate à l’élection présidentielle et au bannissement de notre organisation politique en formation au Rwanda.

Ces menaces sont répercutées par certaines autorités, dont le Ministre de l’intérieur, qui, avant la moindre vérification des faits, expriment leurs tendances partisanes. De sources bien informées, ces extrémistes sont en train de mobiliser des associations de survivants du génocide, de veuves, et d’autres pour des manifestations demandant au Gouvernement de suspendre notre action et de me mettre en prison.

Je prends à témoin la population rwandaise et la communauté internationale. Nous avons opté pour la non-violence en entrant dans ce processus démocratique en croyant que les autorités supérieures de ce pays, garant des institutions et de la sécurité étaient sérieusement convaincues du multipartisme et de l’ouverture de l’espace politique. Le fait qu’une certaine presse partisane entretient inlassablement un harcèlement diffamatoire et incendiaire pour déclencher une machine de répression révèle l’échec total de l’éducation politique, le manque de respect de l’autre ainsi que la peur viscérale de l’ouverture politique.

Exploitant à dessein, pour des fins malhonnêtes, ma visite au mémorial du génocide, ma compassion pour le sang versé dans notre pays, mon engagement pour que les auteurs du génocide et d’autres crimes contre l’humanité et crimes de guerre répondent de leurs actes;
Méprisant mes visites aux malades, aux prisonniers et aux veuves;

S’insurgeant contre ma visite au monument, en ruines, de la démocratie et de la république, accusé de symbole de l’idéologie génocidaire;

Des extrémistes profitent de cette presse pour mener une propagande venimeuse qui rappelle les sinistres moments qui ont conduit au génocide en m’accusant invariablement de déni de génocide, de négationnisme ou d’avoir des ancêtres à l’idéologie génocidaire. Ils oublient que même si j’étais neutralisée, ce mouvement de revendications se poursuivra car beaucoup de rwandais aspirent à une vraie démocratie, à la liberté et à une réelle réconciliation basée sur le respect de l’autre et sur le respect de la douleur de toutes les victimes. Le peuple aspire à des institutions politiques sécurisantes pour tout un chacun et à une paix durable qui le délivrera de la hantise de la disparition collective du fait de leur appartenance ethnique.

Ces fanatiques, victimes d’une profonde peur intérieure, confondent la réconciliation nationale à un marché de dupes ayant en filigrane le mépris, la peur, la diabolisation de l’autre, le refus du débat contradictoire et l’appel au lynchage. Nous sommes un parti politique qui a pris l’option de la paix, engagé à dénoncer le génocide et des crimes contre l’humanité survenus au Rwanda et à demander la réhabilitation de toutes les victimes.

Ensemble, construisons l’avenir d’un pays réconcilié afin que nos enfants soient heureux d’y vivre dans la paix et le respect mutuel.

Fait à Kigali ce 22 Janvier 2010.

Victoire Umuhoza Ingabire
Présidente des FDU-INKINGI et Candidate à l’élection présidentielle.

Posté par rwandaise.com