Sarkozy à Kigali Dans le contexte du rétablissement des relations diplomatiques franco-rwandaises et du déplacement de Nicolas Sarkozy à Kigali, l’association France-Rwanda-Génocide, Enquête, Justice et Réparations, tient à rappeler que ce « réchauffement » ne doit pas occulter les responsabilités françaises dans le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994. La création d’un pôle de juges d’instruction spécialisé dans la poursuite des crimes contre l’humanité appelle des réserves quand on sait que depuis seize ans la justice française n’aura déféré aucun des nombreux Rwandais responsables du génocide des Tutsi qui séjournent en France. De même, les responsabilités politiques et militaires françaises n’ont pas été examinées par la justice à ce jour, ainsi que le rappelle le Syndicat de la Magistrature dans un récent communiqué. L’association FRG-EJR dénonce le scandale de cette impunité. (Voir annexes 1) Le général Quesnot, aujourd’hui à la retraite, et à l’époque du génocide chef d’état-major particulier du Président Mitterrand, demande à pouvoir poursuivre en diffamation les accusations prononcées contre lui dans le rapport rwandais sur l’implication de la France au Rwanda. Considérant la responsabilité du général Quesnot comme de premier plan dans la mise en ouvre de cette politique criminelle, l’association FRG-EJR reprend à son compte l’ensemble des affirmations du rapport rwandais, et défie le général Quesnot d’aller au bout de son intention proclamée. (Voir annexes 2 et 3) Le rapport rwandais sur l’attentat du 6 avril 1994 confirme la probable implication des extrémistes hutus dans l’assassinat du président Habyarimana. Reste la question, non abordée par l’enquête rwandaise, du rôle de la France dans l’organisation et l’exécution de cet attentat. L’association FRG-EJR dénonce le fait qu’aucune enquête sérieuse n’ait jamais été engagée en France sur ce point, et demande formellement que le ministère de la défense remette au juge Trévidic, en charge de l’enquête sur ce crime, les éléments dont l’armée française dispose depuis le 6 avril 1994. (Voir annexe 4) Un rapport de l’ONU, en date du 9 novembre 2009, constate que des dirigeants des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), responsables de nombreux crimes en République du Congo, résident en France, et que les autorités françaises refusent de coopérer à l’enquête les concernant. Fin janvier, Associated Press s’alarmait de la protection dont bénéficie en particulier Callixte Mbarushimana, secrétaire général des FDLR (voir l’article de Kagatama sur le sujet), accusé y compris de crimes pendant le génocide. Rappelons que les FDLR sont une émanation du groupe responsable du génocide de 1994. L’association FRG-EJR observe le fait que ce comportement est cohérent avec la protection dont les génocidaires rwandais bénéficient en France depuis seize ans. (Voir annexe 5) Quant au « réchauffement » diplomatique symbolisé par la visite officielle de Bernard Kouchner à Kigali, l’association FRG-EJR signale un témoignage, récemment mis-à-jour, évoquant le fait que lors d’un des précédents voyages de l’actuel ministre des affaires étrangères au Rwanda, celui-ci s’était retrouvé dans le même convoi que Théoneste Bagosora, considéré comme le « cerveau du génocide », attaqué par les troupes du FPR. (Annexe 6) FRG-EJR rappelle que l’actuel président de la République, Nicolas Sarkozy, était ministre du Budget et porte-parole du gouvernement d’Édouard Balladur responsable de la politique mise en ouvre tout au long de la préparation et de l’exécution du génocide. L’association France-Rwanda-Génocide, Enquêtes, Justice et Réparations appelle à ce que toute la lumière soit faite sur les responsabilités françaises dans le génocide des Tutsi du Rwanda. Elle dénonce le fait que, seize ans après, les victimes du génocide n’aient toujours pas bénéficié des réparations auxquelles elles ont droit, et que la France leur doit. Contact presse : Michel Sitbon au 09 52 73 81 53 Jacques Morel au 06 84 56 04 60 Posté par rwandaises.com |