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BORDEAUX — La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux a décidé jeudi de renvoyer au 3 juin sa décision concernant la demande d’extradition de Kigali à l’encontre d’un médecin rwandais accusé d’avoir participé au génocide de 1994.

Les magistrats bordelais ont demandé aux autorités rwandaises un complément d’information sur la nature des charges pesant sur le Dr Sosthène Munyemana, domicilié en Gironde et exerçant depuis huit ans dans un hôpital de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne).

L’avocat du médecin, Me Jean-Yves Dupeux, avait évoqué à l’audience le manque de précisions des accusations portées contre son client et le fait que les garanties de la défense ne seraient pas assurées au Rwanda.

Selon l’avocat, « quatre ou cinq » demandes d’extradition similaires ont déjà été rejetées en France.

« J’aurais souhaité une décision de justice rapide car ceux qui me veulent du mal vont continuer à tenter de ma déstabiliser comme le collectif girondin pour le Rwanda (qui avait déposé plainte contre le médecin, ndlr) qui a récemment manifesté devant l’hôpital où je travaille », a déclaré le médecin à un correspondant de l’AFP.

« Ils sont très proches du pouvoir en place au Rwanda, ils agissent essentiellement pour des raisons politiques ou ethniques. Ce sont eux qui ont diffusé de faux documents en 1996 qui me mettent en cause dans le génocide », a-t-il ajouté. Ce harcèlement va continuer au moins jusqu’au mois de juin. Je reste confiant malgré tout ».

Le Dr Munyemana, 45 ans, interrogé le 20 janvier, avait déclaré que « si, éventuellement, je suis extradé et si je suis exécuté, (le ministre des Affaires étrangères) Bernard Kouchner aura ma mort sur la conscience car je suis innocent ».

« J’ai des documents qui prouvent que je suis innocent, j’étais au Rwanda en 1994 mais je n’ai pas participé au massacre des tutsis. Au contraire, j’ai pris des risques qui aurait pu me coûter la vie pour aider des tutsis », avait-il dit.

En France, ce médecin originaire de la région de Butare (sud du Rwanda) est visé par une information judiciaire ouverte en 1995 à Bordeaux et transférée en 2001 à Paris. Il a été placé sous le statut de témoin assisté.

L’affaire survient alors que le Rwanda et la France ont repris fin novembre leurs relations diplomatiques après trois ans de rupture.

Nicolas Sarkozy se rendra en février à Kigali pour y effectuer la première visite d’un président français sur le sol rwandais depuis le génocide de 1994.

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Posté par rwandaises.com