L’ancienne 2è vice-présidente du Burundi aujourd’hui dans l’opposition, Alice Nzomukunda, sera candidate à l’élection présidentielle de juin 2010, a annoncé son parti. La leader de l’Alliance démocratique pour le renouveau du Burundi (ADR, opposition), a été désignée dimanche pour représenter sa formation au scrutin présidentiel. Mme Nzomukunda, une Hutu de 44 ans, dirige l’ADR depuis sa création en août 2008.

Deux autres partis ont désigné cette fin de semaine leurs candidats à la présidentielle de 2010 au cours de congrès, a par ailleurs rapporté la radio nationale. Il s’agit du colonel Epitace Bayaganakandi, un député tutsi, du Mouvement de réhabilitation du citoyen (MRC), et de Casimir Ngendanganya, un Hutu, du Parti libérateur du peuple burundais (Palipe-Agakiza), issu d’une aile minoritaire de l’ex-rébellion des Forces nationales de libération (FNL).

Mme Nzomukunda, seule femme candidate déjà déclarée à cette élection, a été choisie à l’unanimité par quelque 715 délégués de l’ADR venus de tout le pays et réunis en congrès extraordinaire à Bujumbura.

En 2005, membre du parti au pouvoir CNDD-FDD (issu de l’ex-rébellion hutue) elle avait été nommée deuxième vice-présidente du pays par le président Pierre Nkurunziza.

En septembre 2006, elle avait démissionné de ses fonctions en dénonçant la corruption et « l’incapacité totale du gouvernement » à régler les problèmes politiques du pays.

Elue au poste de première vice-présidente de l’Assemblée nationale en 2007, Mme Nzomukunda a été destituée en février 2008 après sa radiation du parti présidentiel. Cette destitution sera à l’origine d’une paralysie des institutions qui va durer près d’une année.

« Alice Nzomukunda a déjà occupé de hautes fonctions et elle a eu le courage de démissionner devant l’incurie, la corruption qui caractérisait le régime du CNDD-FDD » (au pouvoir), a expliqué à la presse son directeur de campagne, Mathias Basabose.

« Si elle est candidate aujourd’hui, c’est parce qu’elle pense (…) qu’elle pourra enfin changer les choses, lutter contre la corruption, l’impunité, le sous-développement (…) », a-t-il souligné.

Ces candidats ont rejoint l’ancien président, le colonel Jean-Baptise Bagaza, un Tutsi, dont la candidature avait été précédée par celles de l’ex-président de la transition, Domitien Ndayizeye, candidat du parti d’opposition Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu), et d’Agathon Rwasa, le leader de l’aile majoritaire de l’ex-rébellion des FNL.

MM. Rwasa et Ndayizeye, tous deux issus de l’ethnie hutu (85% de la population), seront sans aucun doute deux des principaux adversaires du président sortant, Pierre Nkurunziza, lui aussi ancien chef rebelle hutu, qui ne s’est cependant pas encore déclaré.

Le Burundi tente depuis 2006 de sortir de 13 ans d’une guerre civile qui a fait au moins 300.000 morts. Ce pays doit organiser des élections générales dont une présidentielle fin juin 2010.

 

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Posté par rwandaises.com