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Le Combat Politique par Servilien SEBASONI

Victoire Ingabire Umuhoza (VIU) a osé rentrer au Rwanda pour briguer le mandat de président de La Républque.

Je me trouvais à Bruxelles le lendemain de la « cave aux lions  » où on lui faisait les adieux.

Deux observations hantaient les esprits : la première est que les plus virulents détracteurs du Rwanda affichaient des mines martiales pour la pousser à partir seule. On se serait cru , mutatis mutandis, aux temps de la jeune Ndabaga, obligée d’aller relayer son père à la guerre, faute de garçon capable de le faire..

La seconde observation consistait à songer à quel point, au Rwanda, les femmes ont acquis de l’importance.

La colonisation les avait confinées à cuisine pour leurs maris d’« évolués ». Leur seul enseignement supérieur consistait à apprendre à réparer les chaussettes de leurs maris dans les écoles dites précisément ménagères : on n’y apprenait qu’ à faire le ménage.

Elles sont aujourd’hui ministres, ambassadeurs, sénatrices, députés, femmes d’affaires, etc. On les trouve partout, dans tous les lieux de pouvoir et de décision.

VIU arrive au bon moment.

VIU arrive pour un combat politique. Or, le combat politique ne consiste pas à se lancer des pierres ou des invectives. Il ne suffit pas de dire du mal d’un adversaire pour se croire personnalité politique. N’en déplaise à une certaine diaspora déterminée à vivre en exil pour jouir, dit-elle, d’une drole de liberté qui consiste à dire des niaiseries au sujet du président Kagame

Or la parole politique, en démocratie, consiste à dire au citoyen: « choisis-moi, car je suis le plus capable de faire votre bonheur, par une bonne gouvernance, une économie équilibrée et équitable, une justice respectueuse du droit et une égalité démocratique ».Ni avant, ni après l’acceptation du peuple le candidat n’est au-dessus de la loi.

Or rien de consistant jusqu’ici n’a été entendu dans la diaspora post-génocidaire rwandaise. Nous avons entendu la protestation contre la minutie de la loi, nous a vons entendu l’injure, l’invective, les prétentions de quasi-illettré s, à mieux connaitre les problèmes du Rwanda et leurs solutions. Nous avons meme entendu un pseudo-leader politique – qui ne manque pas de popularité en ces milieux – demander à la Reine d’Angleterre de mettre fin aux procès gacaca qui se déroulent au Rwanda !

Les partisans du régime Kayibanda-Habyarima na qui n’ont pas participé au régime des Tutsis ou ne l’ont pas approuvé, ont manqué d’un leader capable d’articuler leur désarroi ;

Des « experts » étrangers largement ignorants des réalités du Rwanda et, peut- etre ayant leurs intérets , se sont emparés des plus réfléchis pour les diriger vers une solidarité dévoyée avec les criminels.

Tant que durera cette solidarité ( «  ethnique » puisqu’il faut l’appeler ainsi), aucun débat utile ne pourra avoir lieu. Ni sur les origines de la discorde entre les Rwandais, ni sur les victimes de la guerre et du génocide, ni sur les perspectives d’avenir du Rwanda.


Servilien M. Sebasoni

Posté par rwandaises.com