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Défilé sur les Champs-Elysées, fanfare, porte-drapeaux, ravivage de la flamme à l’Arc de Triomphe avec : une importance particulière marque cette année la commémoration du « génocide arménien » pour son 95e anniversaire, samedi et dimanche.
Les Arméniens, qui continuent de réclamer de la Turquie qu’elle reconnaisse sans condition comme un « génocide » les massacres perpétrés en 1915-1917, entendent mettre la pression sur le français pour qu’il vote la loi pénalisant la négation de ce « génocide ».
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« C’est le 95e anniversaire, nous approchons inexorablement du 100e et la question de la reconnaissance du génocide par la Turquie n’est toujours pas réglée », déclare à l’AFP Alexis Govciyan, du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF).
Le CCAF veut « relancer le débat » et déplore la fait que la loi pénalisant la négation du génocide arménien par la Turquie, soit toujours en suspens au Sénat alors qu’elle a été votée par l’Assemblée nationale le 12 octobre 2006.
« Nous attendons des autorités françaises que cette loi, qui est partie intégrante de la cause arménienne, soit votée par le Sénat », dit Alexis Govciyan. Les Arméniens qualifient de « génocide » les massacres et déportations qui, entre 1915 et 1917, ont fait, selon eux, plus d’un million et demi de morts au sein de leur communauté.
La Turquie reconnaît qu’entre 300.000 et 500.000 personnes ont péri. Selon Ankara, elles n’ont pas été victimes d’une campagne d’extermination mais du chaos des dernières années de l’Empire ottoman.
La France « encourage les autorités arméniennes et turques à maintenir le dialogue » et à « redoubler d’efforts », selon un communiqué de l’Elysée diffusé jeudi soir après qu’Erevan eut gelé le processus de réconciliation avec Ankara qui campe sur ses positions.
A Paris, les manifestations du week-end commenceront par un rassemblement devant le Sénat samedi à 11h30.
Dans l’après-midi, les représentants de la communauté Arménienne sont invités à se rassembler place du Canada, Cours Albert (8e arrondissement), au pied de la statue de Komitas, ecclésiastique, compositeur et musicologue, rescapé du génocide, réfugié à Paris et mort en 1935.
Ils remonteront ensuite les Champs Elysées avec fanfare et porte-drapeaux, jusqu’à l’Arc de Triomphe pour le ravivage de la flamme sur la tombe du soldat inconnu en présence notamment de Charles Aznavour et de nombreuses personnalités politiques, militaires, civiles et religieuses, selon CCAF.
A 85 ans, Aznavour assistera ainsi pour la première fois à titre officiel aux cérémonies de commémoration, en tant ambassadeur d’Arménie auprès de l’UNESCO, ambassadeur d’Arménie en Suisse et ambassadeur d’Arménie à l’Onu, souligne Séta Papazian, présidente du collectif Van (Vigilance arménienne contre le négationnisme).
Dimanche, le collectif Van organise sur le parvis de Notre-Dame de Paris, sa sixième « Journée annuelle de sensibilisation aux génocides et à leur négation » avec le soutien de nombreuses associations des droits de l’homme.
Neuf stèles de trois mètres de haut seront exposées sur le parvis de la cathédrale en hommage aux victimes des génocides, arméniennes, juives, tutsi et darfouries.
D’autres cérémonies sont également prévues dans plusieurs villes de province.
La France héberge la plus forte communauté arménienne d’Europe occidentale avec plus de 500.000 personnes, essentiellement en région parisienne, Lyon et Marseille.

Posté par rwandaises.com