Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), East African Community (EAC), Communauté économique d’Afrique australe (SADC), Communauté économique des pays des Grands Lacs (CPGL), .. Géographiquement situé en Afrique centrale, le Burundi est membre d’une kyrielle d’ ensembles régionaux.
Cette multi-appartenance est initiée pour permettre au pays de pouvoir se désenclaver, a expliqué le ministre burundais des Transports, des Postes et des Télécommunications, Philippe Njoni, dans un entretien avec Xinhua à Yaoundé lors d’une réunion régionale sur les transports en Afrique centrale du 10 au 15 juin dans la capitale camerounaise.
Question : Quel est la situation des routes au Burundi ?
Réponse : D’emblée, je devrais vous dire que le Burundi est un petit pays d’une superficie de 27.830 km2. C’est un pays dont la densité des routes est une des plus élevées d’Afrique. N’eût été la crise que le Burundi a traversée, qui a fait que ces routes soient délabrées énormément, que ce soit les routes revêtues en macadam ou les routes en terre. Mais aujourd’hui avec la fin de la crise, le gouvernement est en train de tout faire pour d’abord réhabiliter les routes existantes et construire de nouvelles routes. Si vous êtes de passage à Bujumbura, vous allez retrouver une nouvelle image vraiment très reluisante des routes de la capitale, où on voit qu’en moins d’une année la plupart des artères sont déjà revêtues.
Q : Quelle est la longueur de ce réseau routier ?
R : Aujourd’hui, nous sommes à 1.950 km de routes nationales bitumées et à peu près 1.500 km non bitumées. Les routes provinciales constituent un réseau de 2.587 km, elles sont bitumées. D’une longueur totale de 2.522 km, les routes communales ne sont pas quant à elles bitumées. Les pistes rurales constituent un réseau de 14.000 km, non bitumés et pour la plupart délabrés. Nous avons dans nos plans stratégiques l’ambition de pouvoir relier tous les chefs-lieux des différentes provinces. C’est ainsi qu’avec la fin de la crise on a déjà au moins trois provinces qui sont reliées, qui ne l’étaient pas avant la fin de la crise.
Il y a d’autres chantiers qui naissent de plus en plus dont les routes transnationales, une qui nous relie au Rwanda jusqu’à Mombassa : c’est le corridor du Nord ; une autre qui nous relie à la Tanzanie : le corridor central. Eta dans le cadre du Plan directeur consensuel des infrastructures routières de l’Afrique centrale, nous allons nous connecter au Rwanda vers l’Ouest et aussi vers Bukavu dans la République démocratique du Congo. Nous sommes satisfaits de l’état d’avancement des travaux de réhabilitation des routes et de construction de nouvelles routes.
Q : Les tensions résiduelles encore observées affectent-elles ces chantiers ?
R : Il n’y a plus de tensions résiduelles. La crise a longtemps duré, plus de 15 ans, depuis 1993 jusqu’à pratiquement 2007. Mais depuis lors, le dialogue permanent entre les différentes composantes ethniques de notre société a fait qu’on repense le développement et la construction de notre pays. Donc, il n’y a vraiment rien qui empêche que dans toutes les directions on aille de l’avant.
Q : Que recherchez-vous à travers votre appartenance à plusieurs communautés économiques régionales ?
R : Nous voulons que le désenclavement soit total. C’est pourquoi le Burundi fait partie de plusieurs ensembles économiques régionaux. Il est membre de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, la CEAAC, de l’East African Community, le groupe des pays que la Tanzanie, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi ; il est membre du COMESA, qui part de l’Egypte jusqu’ en Afrique du Sud et regroupe plus d’une dizaine de pays. En bref, il participe dans les conférences qui réunissent les Etats d’ Afrique australe, la SADC, les Etats de l’Afrique centrale, la CEAAC, et les Etats de l’Afrique orientale, l’EAC. Donc, vous voyez que nous sommes partout et nous voudrions justement profiter de toutes ces occasions pour pouvoir nous désenclaver.
J’ai oublié de vous parler aussi de la Communauté économique des pays des Grands Lacs, la CPGL, qui regroupe les pays anciennement colonisés par le royaume de Belgique ; c’est le Rwanda, la République démocratique du Congo et aussi le Burundi et là il y a une volonté politique de briser toutes ces difficultés qui ont fait qu’y ait crise entre les pays, où le Rwanda a eu des démêlés avec la RDC, où la RDC s’est méfiée du Burundi, etc. Avec la CPGL aujourd’hui, on voudrait que ça puisse être un canal pour trouver des solutions qui se posent dans cette région.
Q : Y a-t-il une normalisation des relations entre le Burundi et ses voisins, après la situation créée par la guerre civile ?
R : Je pense qu’on entretient une très bonne diplomatie avec tous ces pays et aujourd’hui le Burundi fait figure d’un pays ouvert, dans lequel tous ses voisins ont confiance et c’est la raison pour laquelle nous sommes partie prenante de tous ces ensembles régionaux.
Q : Dans le domaine des télécommunications, quels sont les projets en cours de réalisation ? Est-ce que par exemple au Burundi on parle de pose de câble à fibre optique, comme c’est le cas au Cameroun en ce moment ?
R : Je pense que vous avez tapé juste. Nous venons de signer un accord de partenariat public-privé avec les opérateurs du secteur des télécommunications, en collaboration aussi avec le Banque mondiale, pour que le Burundi se mette à la construction de son câble à fibre optique, qui devrait le relier encore une fois à deux points d’atterrissement : Dar es-Salaam en Tanzanie et Mombassa au Kenya. Donc, ce réseau pourra nous permettre aussi de relier les chefs-lieux de province de notre pays afin de faire profiter à toute la population, surtout aux villages, aux centres de santé cette technologie à haut débit. Donc, le projet est là, nous pensons qu’il pourra être achevé en 2012.
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Posté par rwandaises.com