Cinq jours après le tour de chauffe, un premier écart a été enregistré, hier, dans le groupe A.Contre le Mexique, les Bleus, a priori sans Gourcuff, ne peuvent se payer le luxe de manquer le deuxième départ, ce soir.


POLOKWANE. De notre envoyé spécial. Les Bleus ont quitté leur repaire pluvieux de bord de mer pour gagner les hauteurs plus arides de Polokwane (1.300m). Avant d’y atterrir sous le soleil, avant d’y jouer ce soir dans la froidure de la nuit, ils sont passés entre deux haies de policiers dans l’aéroport de George. Sur la piste, leur cortège de gens pressés a croisé la cohorte des journalistes attachés à leurs pas. Il n’y a donc bien que les montagnes qui ne se rencontrent pas. Au matin de son deuxième match, l’équipe de France est dans la même situation qu’au premier jour: elle n’a rien concédé, pas même un but, mais a encore tout à faire pour se qualifier pour les huitièmes de finale.

Seuil de compétences

A la nuance près que la difficulté (l’Uruguay), qu’elle a franchie sans brio mais aussi sans dégât, constituait la première marche d’un enchaînement, a priori decrescendo, qu’elle bouclera mardi par l’Afrique du Sud. Si l’on se réfère aux statistiques, le Mexique est toutefois une équipe qu’il vaut mieux affronter en huitième de finale qu’au premier tour: en quatre Coupes du monde d’affilée entre1994 et2006, elle a en effet toujours franchi la phase de poule avant de descendre à l’arrêt suivant. Cette photographie jaunie semble suggérer la double idée d’un niveau minimum et d’un seuil maximum de compétences. Un seuil guère étonnant pour une équipe qui ne compte jamais plus d’un ou deux joueurs de renommée mondiale – en l’occurrence un, Marquez. Un seuil qui se matérialise par le niveau de compétition et la nature de l’adversaire. Les Mexicains ont dominé l’Italie (2-1) au début du mois? Il faut surtout y voir l’éternelle différence entre une équipe qui se prépare pour le premier tour et une autre qui envisage d’aller au bout.

On ne croira pas à la malchance

Pour ce qu’on a pu en voir vendredi dernier au cours du match d’ouverture contre les Bafana Bafana, le cru mexicain 2010 ne possède pas les armes offensives de l’Uruguay, et encore moins sa solidité défensive. Si l’attaque française, si peu éloquente depuis six mois, reste encore muette ce soir face à une défense qui a vu des exocets sud-africains lui passer dans le dos vendredi, ses représentants, quels qu’ils soient, auront du mal à invoquer la malchance. Les carences affichées par la Tricolor lors du premier match dans les deux zones de vérités ne doivent pas faire croire, par raccourci, que les Français vont s’offrir une victoire à l’allemande. D’abord parce qu’ils doivent, au choix, jouer à Guingamp ou contre les Iles Féroé pour s’imposer facilement. Ensuite parce qu’on a le droit de ne pas être aussi confiant que Patrice Evra sur «la solidité» que les Français auraient soudainement retrouvée contre l’Uruguay. Enfin parce qu’en dépit de leurs difficultés à concrétiser au bout du compte, les coéquipiers de Marquez n’ont pas leur pareil pour faire tourner leur adversaire en bourrique au milieu de terrain.

Opposition de style

Il y a du toque colombien dans le jeu du Mexique. Et on sait que la France des kilos et des centimètres n’aime pas beaucoup ce genre de rencontres où elle est conduite à gober les mouches face à un adversaire insaisissable. Ce sera surtout vrai en début de match, tant que les Mexicains pourront imposer leur mobilité et leurs qualités dans le jeu court. Après, au plus haut niveau, les kilos et les centimètres servent aussi à limiter certains accès aux petits qui courent vite. Même la grande Espagne en a fait les frais, hier, contre les déménageurs Senderos et compagnie.

Benoit Siohan

http://www.letelegramme.com/sports/football/coupe_du_monde/groupe-a-france-mexique-ce-soir-20h30-deuxieme-depart-17-06-2010-959350.php

Posté par rwandanews.be