JOHANNESBURG — Le Rwanda menace de retirer ses troupes des missions de paix de l’ONU si l’organisation publie un rapport accusant son armée d’avoir commis des massacres de Hutus qui pourraient être qualifié de génocide, au Congo-Kinshasa, deux ans après le génocide de 1994 au Rwanda.

La ministre des Affaires étrangères estime dans une lettre au secrétaire général des Nations unies, datée du 3 août, que ce rapport du Haut commissariat aux droits de l’Homme (HCDH) est « foncièrement faussé » et « incroyablement irresponsable ». Sa publication « nous forcera à retirer le Rwanda de ses divers engagements (…) particulièrement dans le domaine du maintien de la paix », ajoute Louise Mushikiwabo, critiquant notamment la méthodologie des enquêteurs.

Des milliers de soldats rwandais participent à des missions au Tchad, en Haïti, au Liberia et dans la région soudanaise du Darfour.

Selon des fuites dans la presse, le projet de rapport accuse Front patriotique rwandais (FPR) du président Paul Kagamé et des rebelles congolais liés à l’actuel président de pays d’avoir tué des dizaines de milliers de Hutus deux ans après mis fin au génocide dans lequel plus de 500.000 Tutsis et Hutus modérés ont été massacrés au Rwanda.

Après le génocide, un million de Hutus, dont des génocidaires, s’étaient réfugiés au Zaïre voisin, devenu la République démocratique du Congo (RDC) après l’arrivée au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila, père de l’actuel président congolais, en 1997.

D’après le rapport, les troupes rwandaises et congolaises ont massacré en quelques mois avec des faux, des haches ou des marteaux des dizaines de milliers de Hutus dont la plupart étaient des femmes, des enfants, des vieux et des malades ne représentant aucune menace.

Le Rwanda a envahi le Zaïre en 1996, officiellement pour traquer les génocidaires de 1994, dont beaucoup s’étaient réfugiés de l’autre côté de la frontière dans des camps d’où ils lançaient des attaques contre les Tutsis zaïrois ou des raids au Rwanda. De nombreux rebelles rwandais hutus se trouvent toujours dans l’est de la RDC, où ils terrorisent la population.

La RDC a également réfuté les accusations du Haut-commissariat, suggérant qu’il s’agirait d’une manoeuvre pour détourner l’attention du fait que les troupes onusiennes n’ont pas réussi à protéger les civils lors de récents viols collectifs de masse. AP

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Le Rwanda menace de se retirer des missions de paix de l’ONU De The Associated Press (CP) –

Posté par rwandanews.be