Des recherches démontrent que le lac Kivu présente une spécificité unique au monde : ses eaux profondes contiennent une énorme quantité de gaz dissout. C’est en effet 65 milliards de m3 de méthane, soit l’équivalent de 50 millions de tonnes équivalent pétrole (tep), qui dorment sous 250 m d’eau au fond du lac. Cette manne énergétique donnerait à la RD Congo de même qu’au Rwanda, une source d’énergie quasi inépuisable, si elle était exploitée. C’est-à-dire que le gaz méthane contenu dans le lac Kivu peut produire de l’électricité en grande quantité pour les deux pays.

En effet, la Rdc et le Rwanda avaient signé en juillet 2009 un avenant pour l’exploitation commune du gaz méthane du lac Kivu en vue de produire de l’énergie électrique d’une capacité de 200 mégawatts. Dans l’accord, les deux pays s’étaient convenus de se partager 100 mégawatts, chacun, pour résoudre le déficit en électricité dans cette partie de la Région des Grands Lacs, a-t-on appris de radiookapi.net.

Ainsi, le Rwanda exploite déjà à ce jour le gaz méthane du lac Kivu avec une société, Data Environnement, qui a mis au point une station pilote d’extraction du méthane à des fins énergétiques, selon une certaine source. Egalement, une autre société ContourGlobal avait annoncé la signature d’un accord avec la République du Rwanda pour développer un projet de gaz méthane au lac Kivu, a rapporté gaboneco.com. Ce projet dénommé Kivuwatt, va mobiliser 325 millions USD et permettra d’obtenir 100 mégawatts d’électricité supplémentaires pour la région. Nous ne citons que ces deux exemples. Cependant, la Rdc tarde traine encore les pieds. A quand donc le gouvernement congolais commencera à exploiter cette source d’énergie ? Aussi longtemps que le besoin en énergie électrique dans le pays est très prépondérant.

Toutefois, on se rappellera que la Banque mondiale avait alloué trois millions de dollars américains au ministère de l’Environnement, conservation de la nature et tourisme pour le dégazage de la presqu’île de Kabundo, située dans le Nord du Lac Kivu. C’était depuis la fin de l’an 2009. Mais jusqu’à présent, on s’aperçoit que les travaux n’ont pas encore démarré. Quels sont alors les motifs de cette lenteur ?

Par ailleurs, nous apprenons par une source fiable que le rapport des chercheurs du Centre Volcanique de Goma, dans le Nord-Kivu, dans ses conclusions, venait de conduire le gouvernement congolais à dégager 3 millions d’euros. Ce, en vue de sécuriser les populations riveraines du Nord et Sud-Kivu en marge de l’exploitation du gaz méthane contenu dans le lac Kivu dans le but d’une production de l’énergie électrique. Cette conclusion a été tirée en tenant compte de la présence dans le lac de 300 km3 de dioxyde de carbone et 60 km3 de méthane, signale la source. Le premier gaz peut provoquer des catastrophes pouvant nuire à la santé des populations. Aussi faut-il prendre des précautions nécessaires pour les éviter.

La présence de gaz dans les eaux profondes du lac Kivu a été remarquée par H. Damas en 1937 lors d’une simple analyse des échantillons d’eau prélevés à la surface du lac. Plusieurs campagnes d’investigations furent menées pour déterminer la nature du gisement et mettre au point les techniques particulières pour l’exploitation de ce gisement. L’extraction de ce méthane réduit aussi les risques environnementaux associés au rejet des gaz du lac, tout en permettant de générer des sources d’énergie durables et inoffensives pour l’environnement.

Lepetit Baende
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Posté par rwandanews