Un second tour sera nécessaire en Côte d’Ivoire où les résultats officiels confirment que le président sortant, Laurent Gbagbo, est arrivé en tête du premier tour devant l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara.

D’après les résultats provisoires fournis par la Commission électorale indépendante (CEI), Gbagbo a obtenu 38,3% des 4,4 millions de suffrages exprimés lors des opérations de vote dimanche contre 32,08% pour Ouattara.

Les deux hommes s’affronteront au second tour, qui aura lieu vraisemblablement le 28 novembre. Nombre d’Ivoiriens redoutent qu’un duel serré ne rallume le cycle de violences dans un pays qui se remet à peine d’une décennie de troubles et où les élections ont souvent donné lieu à contestations.

Le calme prévalait jeudi à Abidjan, la capitale économique du pays, et plusieurs magasins qui avaient fermé par mesure de précaution ont rouvert. La filière cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial, a également repris ses exportations qui avaient été provisoirement suspendues.

PLAINTE DE BÉDIÉ

Troisième du premier tour, avec un score de 25,2%, et donc éliminé, Henri Konan Bédié a réclamé un nouveau décompte des bulletins de vote mercredi soir, quelques heures avant l’annonce de la CEI.

L’ancien président, renversé par un coup d’Etat militaire en décembre 1999, dénonce « une volonté manifeste de tripatouillage des résultats ». « Le PDCI (ndlr, Parti démocratique de Côte d’Ivoire) exige l’arrêt de la proclamation des résultats et le recomptage des bulletins de vote, » ajoute « HKB » dans un communiqué lu par son directeur de campagne Djédjé Mady.

Mercredi, plusieurs centaines de partisans de l’ancien président se sont rassemblés devant le siège du PDCI, prévenant qu’ils n’accepteraient pas les résultats.

Mais le représentant des Nations Unies dans le pays ouest-africain, Y.J. Choi, a assuré jeudi que cette plainte n’était pas un motif d’inquiétude. « Nous serions inquiets si (le parti de Bédié) avait recours à des méthodes antidémocratiques. Mais nous sommes pour l’heure rassurés sur le fait qu’ils n’emprunteront pas cette voie », a-t-il dit à la presse.

La Cour constitutionnelle ivoirienne, que préside Paul Yao N’Dre, un fidèle du parti de Gbagbo, a jusqu’au 10 novembre pour proclamer les résultats du premier tour.

ACCORD DE DÉSISTEMENT OUATTARA-BÉDIÉ

Comme cela était prévisible, Ouattara enregistre ses meilleurs résultats dans le nord du pays dont il est originaire et où les soldats s’étaient soulevés contre le pouvoir gouvernemental d’Abdijan en 2002 conduisant à la guerre civile.

Gbagbo a obtenu lui ses meilleurs scores dans le Sud et l’Ouest tandis que Bédié a été principalement soutenu dans les régions du centre, où vivent nombre de Baoulés, son ethnie.

A priori, Ouattara devrait obtenir le soutien de Bédié : un accord a été négocié entre le PDCI et le Rassemblement des républicains (RDR) de l’ancien Premier ministre qui prévoit que le candidat éliminé au premier tour appelle à voter en faveur du second.

Mais il n’est pas évident que les électeurs d’Henri Konan Bédié suivraient son éventuelle consigne de vote et apportent leur suffrage à un candidat originaire du Nord.

Les observateurs internationaux dépêchés sur place, qui ont salué le bon déroulement des opérations de vote, redoutaient un regain de tension alors que la CEI tardait à publier les résultats de ce premier tour.

Ils ont également émis des réserves après s’être vu refuser à plusieurs reprises l’accès à certaines opérations de dépouillement des bulletins.

– Source Reuters

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Posté par rwandanews