Le président Nicolas Sarkozy, le 21 novembre 2010 à l’Elysée, à Paris. (© AFP Eric Feferberg)
Le président Nicolas Sarkozy s’est récemment emporté face à des journalistes à propos du dossier Karachi, affirmant à l’un d’eux: «Il semblerait que vous soyez pédophile, j’en ai l’intime conviction» pour signifier qu’on ne peut mettre en cause quelqu’un sans preuve.
L’échange, relayé lundi soir par plusieurs sites internet, a eu lieu en marge du sommet de l’Otan à Lisbonne vendredi soir, alors qu’au même moment en France Dominique de Villepin relançait les soupçons de rétrocommissions vers Paris en 1995, dans le cadre du contrat d’armement avec le Pakistan au coeur de l’affaire de l’attentat de Karachi.
A l’époque Nicolas Sarkozy était ministre du Budget et porte-parole de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur, sur laquelle planent des soupçons de financement illégal potentiellement lié à ces rétrocommissions.
«On est dans un monde de fous», a déclaré le président. «Il n’y a pas un seul parmi vous qui croit que je vais organiser des commissions et des rétrocommissions sur des sous-marins au Pakistan, c’est incroyable.» Puis il s’adresse à un journaliste, dans une démonstration par l’absurde: «Et vous, j’ai rien du tout contre vous. Il semblerait que vous soyez pédophile… Qui me l’a dit? J’en ai l’intime conviction (…) Pouvez-vous vous justifier?».
Le président emploie encore le mot deux ou trois fois, preuve de sa colère. «Amis pédophiles, à demain!», lance-t-il en quittant les journalistes qu’il allait retrouver samedi en conférence de presse.
En mai 2002, l’attentat de Karachi (Pakistan) avait coûté la vie à 15 personnes dont 11 salariés français de la Direction des Constructions navales (DCN) travaillant à la fabrication d’un sous-marin. Une des pistes de l’enquête est que cet attentat pourrait avoir été commis en représailles à l’arrêt du versement de commissions sur des contrats d’armement après l’élection de Jacques Chirac en 1995.
Posté par rwandanews