BRUXELLES – Une centaine de personnes ont manifesté lundi à Bruxelles contre la présence dans la capitale belge du président rwandais Paul Kagame, à l’occasion des cinquièmes Journées européennes du développement (JED), a constaté un journaliste de l’AFP.

Les manifestants se sont rassemblés au coeur de la capitale belge, à une centaine de mètres en contrebas du centre de congrès où se déroule la réunion internationale, à laquelle participe également le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn.

Les opposants au président rwandais tapaient sur des tambours, sous la surveillance des forces de l’ordre. Ils ont distribué des tracts dans lesquels ils accusent Paul Kagame d’être le « principal responsable » de graves violations aux droits de l’homme dans son pays et dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

La police a procédé à l’interpellation de trois manifestants qui tentaient de décrocher un drapeau de son mât à proximité du centre de conférence, selon l’agence Belga.

M. Kagame était présent à Bruxelles en marge des JED lundi, où il a eu à la mi-journée un entretien avec le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, a-t-on appris auprès de la Commission.

Il a en revanche annulé son intervention publique prévue en fin d’après-midi, pour une raison inconnue, a-t-on précisé de même source. Il a été remplacé au pied levé par sa ministre des Affaires étrangères Louise Mushikawabo.

Un entretien prévu lundi entre le Premier ministre belge Yves Leterme et M. Kagame a également été annulé, « pour des raisons d’agenda », selon les services de M. Leterme.

Samedi, une première manifestation anti-Kagame avait rassemblé des Rwandais et Congolais dans le centre de Bruxelles.

L’ONU a publié début octobre un rapport controversé énumérant une longue liste d’atrocités commises en RDC de 1993 à 2003 par les forces armées de plusieurs pays africains, dont le Rwanda, et accusant l’armée rwandaise d’avoir commis des crimes qui pourraient être qualifiés de « génocide ».

Le gouvernement rwandais, dominé par la minorité tutsi, a rejeté ce rapport, estimant qu’il s’agissait d’une « tentative de réécrire l’histoire du génocide » des Tutsi, perpétré en 1994 à l’instigation d’extrémistes au sein de la majorité hutu alors au pouvoir et qui a fait quelque 800.000 morts.

Paul Kagame a été réélu en août pour un deuxième septennat. Des organisations de défense des droits telles que Human Rights Watch (HRW) dénoncent régulièrement les atteintes aux droits de l’homme dans son pays, les restrictions imposées à l’opposition et l’arrestation de certains de ses leaders.

 

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Posté par rwandanews