Les partisans de Laurent Gbagbo mettent la pression sur Paris. (Reuters)
« Le coup d’Etat de la France a encore échoué. » C’était le grand titre, vendredi matin, de Notre Voie, l’un des journaux favorables à Laurent Gbagbo. Depuis l’annonce jeudi de la victoire d’Alassane Ouattara par le président de la commission électorale indépendante, Paris et les médias français sont clairement dans le viseur de la presse présidentielle. « Comme elle l’a fait au Rwanda, la France vient de mettre le feu à la Côte d’Ivoire« , écrivait Le Temps, une autre publication proche du pouvoir.
En cause: la diffusion dans les médias français de ces résultats, qui ont été invalidés par le Conseil constitutionnel, mais aussi la présence au Golf Hotel, où a eu lieu cette proclamation, des ambassadeurs américain et français. Déjà, dans la semaine, les appels de Nicolas Sarkozy à publier les résultats avaient, dit-on, fortement irrité la présidence.
Le lycée français d’Abidjan fermé
La France comme ennemi, Laurent Gbagbo comme défenseur de son pays face aux agressions extérieures. Ce sont de vieilles ritournelles qui ont été réactivées jeudi soir. « Nous sommes un pays souverain« , justifie un défenseur du chef de l’Etat croisé vendredi au Plateau, le quartier central d’Abidjan. « Ce n’est pas à la France de nous dire quel président doit diriger ici. Sarkozy fait la même chose que Chirac en 2004. Eh bien, s’il faut aller plus loin qu’à l’époque pour que cela cesse, on ira plus loin. » En novembre 2004, dans la capitale économique ivoirienne, s’était organisée « une chasse aux Français » après que les soldats de la Force Licorne avaient détruit la flotte militaire ivoirienne.
Pour l’heure, la situation n’a pas atteint un même degré de tension. « Ça va, on n’est pas spécialement inquiets, on travaille« , explique même un expatrié. Même message rassurant du côté de Catherine Rechenmann – « Tout le monde est au boulot » – même si la présidente de l’Union des Français de l’étranger à Abidjan reconnaît que « la situation est compliquée en ce moment« . Par mesure de précaution, le lycée français a été fermé et plusieurs ressortissants français ont déjà quitté le pays. Un diplomate européen prévient: « Des SMS très anti-français circulent en ce moment chez les militants FPI, le parti de Laurent Gbagbo. Cela pourrait rapidement déraper. » Vendredi, en fin d’après-midi, sur la télévision ivoirienne un gradé de l’armée indiquait que, des groupes « mal intentionnés« , et revêtant des habits militaires, avaient l’intention de s’attaquer à des intérêts français.
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