BRUXELLES — Le président rwandais Paul Kagame a invité ses concitoyens qui vivent en exil à l’étranger à revenir dans leur pays, dans un entretien publié mercredi par le quotidien belge La Libre Belgique.
« Si ceux qui sont partis revenaient, ils verraient que le pays va mieux qu’à leur départ et qu’eux sont plus mal qu’alors », affirme M. Kagame qui était lundi et mardi à Bruxelles dans le cadre des Journées européennes du développement.
M. Kagame a profité de cette occasion pour rencontrer plus de 2.000 Rwandais de la diaspora vivant en Europe. Lundi, une centaine de personnes ont manifesté pour dire leur opposition à sa visite. Dans des tracts ils ont accusé Kagame d’être le « principal responsable » de graves violations aux droits de l’homme dans son pays et dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Dans son entretien avec le quotidien belge, Kagame affirme que les Rwandais de la diaspora « doivent être associés à ce qui arrive au pays et y contribuer ». « Nous cherchons à rassurer tous les Rwandais », a-t-il insisté en reconnaissant que la société rwandaise n’était « pas homogène ».
« Il y a les rescapés, les criminels, les gens associés avec les criminels qui n’ont pas tué eux-mêmes… toutes sortes de gens », a-t-il dit. « Il faut créer un environnement régi par la loi et la justice pour que chacune de ces catégories soit relativement à l’aise pour vivre, même si tout ne leur convient pas », a-t-il expliqué.
« Au Rwanda, il y a un processus pour les criminels. Celui qui se repent peut être pardonné et réintégré », a-t-il indiqué.
Mais M. Kagame a également fixé des limites à sa politique de la main tendue. Il a ainsi accusé l’opposante Victoire Ingabire d’avoir « épousé l’idéologie du génocide » et contesté qu’un nombre grandissant d’officiers de l’armée rwandaise choisissent l’exil. « Mettons qu’ils soient 100, ou même 200… Nous avons 3.500 militaires rwandais comme force de paix au Darfour et des milliers d’autres au pays », a-t-il dit.
Interrogé pour savoir s’il souhaitait donner une deuxième chance à l’ex-chef d’état-major de l’armée, le général Faustin Kayumba Nyamwasa exilé en Afrique du Sud, M. Kagame a répondu: « le veut-il? ». Le général Kayumba est cité à comparaître devant la justice rwandaise pour « atteinte à la sécurité de l’Etat ».
Le général et trois anciens proches du chef de l?Etat, également cités à comparaître et tous en exil, avaient, dans un document publié début septembre, dressé un bilan très négatif des libertés dans leur pays après le génocide des Tutsi de 1994. Ils avaient dénoncé « un gouvernement minoritaire aussi répressif qu’irresponsable » et exigé la mise en place d? »un gouvernement de coalition qui inclurait l’opposition actuellement exclue du jeu politique ».
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Posté par rwandaises.com