Venus à Abidjan pour contribuer à la résolution de la crise ivoirienne, les quatre émissaires de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sont repartis plutôt déçus. Alassane Ouattara leur posé des conditions radicales et inimaginables.

Il était 21heures et demie quand la délégation conjointe de l’Union africaine et de la Cedeao est retournée au Palais présidentiel au Plateau, après avoir rencontré M. Alassane Ouattara à l’Hôtel du Golf.
Des sources proches des entretiens soutiennent que la délégation a proposé un dialogue direct entre la président Gbagbo et son opposant, M. Alassane Ouattara. Car, pour elle, la solution à la crise ne peut venir de l’extérieur, mais plutôt de l’intérieur. Tout recours à la force étant de facto écarté. Les mêmes sources rapportent que lors du premier entretien qu’ils ont eu avec le chef de l’Etat ivoirien dès leur arrivée à Abidjan, le président Laurent Gbagbo s’est dit favorable à la discussion avec son opposant. La simplicité de président ivoirien a mis les émissaires de l’UA et de la Cedeao « tout à fait à l’aise » puisqu’ils ne s’attendaient pas vraiment à ce que le président Gbagbo soit aussi disposé à la discussion. C’est dans cette bonne disposition d’esprit que les émissaires de la Cedeao, les présidents Yayi Boni (Bénin), Pedro Pires (Cap Vert) et Ernest Koroma (Sierra Léone), en compagnie de Raïla Odinga (Premier ministre kényan, pour le compte de l’Union africaine), ont quitté Laurent Gbagbo pour le bunker d’Alassane Ouattara au Golf Hôtel.
Mais, dans le quartier général du candidat malheureux du 2nd tour de la présidentielle, leur déception a été grande. A l’Hôtel du Golf, Alassane Ouattara a sorti une liste de « préalables à toute discussion ». Ainsi, a-t-on appris, Ouattara a exigé, avant toute discussion, que Laurent Gbagbo reconnaisse sa victoire ; que le Conseil constitutionnel en fasse de même ; que les barrages de sécurité autour de l’Hôtel du Golf soient levés parce que, selon lui, l’hôtel serait devenu insalubre à cause des barrages, les gens de ménage ne venant plus faire l’entretien. Cerise sur le gâteau empoisonné, Alassane Ouattara rejettera du revers de la main la proposition de Laurent Gbagbo de mettre en place un Comité d’évaluation dont l’objectif serait de recompter les voix et de réexaminer les procès verbaux de vote. Les sources proches du dossier soutiennent que les trois chefs d’Etat et le Premier ministre kényan ont été profondément déçus par l’intransigeance de Ouattara et ont donc décidé d’en référer à leurs mandants pour voir la conduite à tenir.
Après donc leur deuxième entretien avec le président Gbagbo, les émissaires de l’UA et de la Cedeao, par la voix du président Sierra léonais Ernest Bai Koroma ont promis de revenir. Parce que, selon eux, « les discussions se poursuivent », contrairement à ce que Ouattara a déclaré à la presse juste après leur rencontre. M. Bai Koroma a déclaré, sans convaincre, que les discussions avec les deux parties se sont déroulées « en toute franchise et dans la fraternité ». Les émissaires envoyés par la Cedeao se rendent à Abuja pour rendre compte au président Goodluck Johnatan et le Premier ministre Raila Odinga appellera l’Union africaine pour voir l’attitude à tenir. La date du prochain voyage à Abidjan sera communiquée par voie de presse.

Abdoulaye Villard Sanogo 
 

http://www.notrevoie.com/a_la_une.asp?id=37970

Posté par rwandanews