Trois organisations internationales, dont Reporters sans frontières (RSF), ont dénoncé les lourdes peines prononcées vendredi par la justice rwandaise à l’encontre de deux femmes journalistes indépendantes, dans des communiqués reçus samedi à l’AFP. RSF se dit « choquée par l’entêtement et la cruauté de la justice rwandaise qui vient de prononcer de très lourdes peines de prison à l’encontre d’Agnès Uwimana Nkusi, directrice du bimensuel privé Umurabyo, et l’une de ses journalistes, Saidath Mukakibibi ». Vendredi, la Haute Cour a jugé Uwimana Nkusi coupable d' »incitation à troubler l’ordre public », « divisionnisme » et « minimisation du génocide » des Tutsi et l’a condamnée à 17 ans de prison. Sa consoeur a été condamnée à 7 ans de réclusion pour « incitation à troubler l’ordre public ». Le jugement a été également condamné par Amnesty international (AI) et par le Comité de protection des journalistes (CPJ). « Le verdict porte un coup de plus à la liberté d’expression et d’opinion au Rwanda », a déclaré AI pour qui le gouvernement rwandais continue de bâillonner les critiques après l’élection présidentielle de 2010. Pour sa part, le CPJ a « condamné l’usage continu par les autorités rwandaises de lois vaguement formulées contre la négation du génocide et le divisionnisme pour intimider la presse et l’empêcher de couvrir de façon critique l’après-génocide ». « Nous appelons la Cour suprême à annuler les condamnations contre » les deux femmes, conclut le CPJ. Mme Uwimana avait été déjà condamnée à un an de prison ferme par un tribunal rwandais notamment pour « sectarisme » et « diffamation ». Elle avait repris la publication de son journal après avoir purgé la totalité de la peine début 2008. (VIM)
posté par rwandanews