La venue du président rwandais Paul Kagame en France, finalement prévue pour début juillet, pourrait relancer une coopération devenue atone entre les deux pays.
Prévue en avril et repoussée à la suite de la nomination d’Alain Juppé au Quai d’Orsay (considéré avec méfiance à Kigali en raison de son « passé rwandais »), la visite de travail officielle du président Paul Kagame à Paris devrait avoir lieu début juillet.
Ce sera la première fois que le chef de l’État rwandais se rendra en France, dans un cadre bilatéral, depuis son accession au pouvoir. Cette visite permettra-t-elle de relancer une coopération franco-rwandaise atone ? On peut l’espérer.
Alain Juppé invite le président Kagame à Paris pour une visite officielle
Dans une lettre remise à son homologue Louise Mushikiwabo via l’ambassadeur Zimeray, Juppé souligne que « la France se tient aux côtés des Rwandais et partage leur souffrance », qu’elle est « engagée dans le devoir de justice, de mémoire et de vérité, qui doivent aller de pair » et invite le président Paul Kagame à se rendre en visite officielle à Paris – un projet qui avait été repoussé sine die suite à la nomination… d’Alain Juppé.
Un message plutôt encourageant, mais qui reste loin du ton de Barack Obama, qui s’est adressé à Kagamé à cette même occasion. Le président américain félicite le Rwanda pour avoir publiquement approuvé l’intervention alliée contre Kaddafi et ne tarit pas d’éloges concernant « les efforts » de ce pays « pour améliorer le bien-être de ses citoyens, renforcer l’esprit de responsabilité et promouvoir la paix, la stabilité et le développement ».
En dehors de Technip (gaz méthane du lac Kivu) et de quelques PME, aucun investisseur français ne semble intéressé par cette destination. Sur le plan culturel, et considérant sans doute que le Rwanda est devenu un pays anglophone, la France est aux abonnés absents.
Pour des raisons budgétaires, l’ambassade de France à Kigali n’a accordé en 2010-2011 que dix bourses (sur sept mille demandes !) à des étudiants rwandais. Très active au Burundi voisin, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) brille par son absence sur le terrain, en dépit du nombre toujours très important de locuteurs français.
Quant aux visites de hauts fonctionnaires venus de Paris, elles sont rarissimes, même si aucun obstacle politico-juridique ne subsiste depuis la levée, en décembre 2010, de tous les mandats d’arrêt émis par le juge Bruguière.
Pendant ce temps, les États-Unis accordent des bourses à tour de bras et débloquent 30 millions de dollars par an rien que pour la formation des futurs cadres de l’armée rwandaise.
Jeune Afriquehttp://www.rwandagateway.org/fr/spip.php?article777
Posté par rwandaises.com