PAR FRANCIS LALOUPO

EN AFRIQUE, NEGROLOGIE (1), LIVRE DE NOTRE CONFRERE STEPHEN SMITH PUBLIE CHEZ CALMANN-LEVY, A SUSCITE, A TOUT LE MOINS, UN SENTIMENT D’INDIGNATION CHEZ NOMBRE DE LECTEURS. PARCE QU’UNE PART DU DISCOURS DEVELOPPE DANS L’OUVRAGE S’INSCRIT DANS UN CLIMAT ACTUEL QUI FAVORISE UNE BANALISATION DU PROPOS RACISTE ET LA RESURGENCE DE THESES REVISIONNISTES ET NEGATIONNISTES DONT L’AFRIQUE DEVIENT UNE CIBLE PRIVILEGIEE. ALERTE ET AVIS DE VIGILANCE.

Négrologie. Pourquoi l’Afrique meurt, de Stephen Smith, aurait pu être rangé dans la masse indistincte d’ouvrages publiés de nos jours et dont l’intérêt littéraire demeure souvent improbable. Pour l’éditeur, l’opération devait, dès l’origine, tenir ses promesses commerciales. La recette tenait à quelques ingrédients : un journaliste “spécialiste de l’Afrique” du grand quotidien français Le Monde, appelé à plancher sur les misères du continent – qui font recette de nos jours –, avec, de préférence, une “accroche novatrice”, quelque chose d’inédit qui frappe le sens commun, et garantisse le “succès médiatique”. L’auteur allait trouver, dans cette dernière exigence, l’occasion de coucher sur le papier quelques humeurs personnelles révélant une inspiration aux ressorts obscurs. En guise de réponses à des situations aussi diverses que complexes auxquelles se trouve confronté le continent africain, Stephen Smith s’est donc lancé dans une entreprise manifestement impossible pour lui-même. En effet, on peut lire dès les premières lignes d’introduction de l’ouvrage : “C’est seulement au cours de cette rédaction que j’ai découvert que le journalisme, même spécialisé, ne prépare guère à répondre aux questions essentielles.” Une marque de lucidité qui aurait dû dissuader l’éditeur de se lancer dans cette aventure.

Ainsi, l’ouvrage se présente comme une étrange navigation entre un essai géopolitique impossible, une chronique journalistique incongrue et un traité historique douteux. Le tout relié par une compilation de faits et de chiffres, destinée à servir de support à une démarche analytique désespérément inexistante. Mais au-delà de la forme, on découvrira que certaines affirmations – ou des interrogations de style – développées par l’auteur pour étayer son propos constituent en réalité la somme de ses réponses, celles qu’il a décidées, avec le “courage” dont il se réclame, de verser au compte de l’intelligence universelle. Dans l’exposé des motifs du livre et dans sa conclusion, on retient que le livre de Stephen Smith devrait faire date, car, refusant d’être “gentil” (sic), il a voulu ici se départir de toute complaisance et entreprendre une démarche critique à l’endroit des Africains, en soulignant leur part de responsabilité dans les drames qui déchirent leur continent.

Aurait-il échappé à Stephen Smith que l’Afrique et sa diaspora hébergent depuis plusieurs années un courant littéraire et une presse parmi les moins complaisants à l’égard des dirigeants et, plus généralement, des conditions d’existence de leurs compatriotes ? En même temps que les Africains – citoyens, journalistes, écrivains – se sont montrés singulièrement critiques à leur égard, les dirigeants africains sont devenus, par un processus d’imprégnation, ouverts à la critique la plus virulente. Ainsi, l’observation des paradoxes – et l’Afrique actuelle en abonde – nous permet de constater que c’est sur ce continent que l’on trouve aujourd’hui l’une des plus vives expressions de la critique citoyenne et intellectuelle, de même qu’une remarquable inclinaison des responsables politiques à la reconnaître et l’intégrer à leur gestion de l’espace public et des opinions.

L’auteur de Négrologie devrait le savoir, car, non seulement le “courage” dont il se prévaut peut s’exercer davantage en Afrique qu’ailleurs, mais il trouve dans ce continent, qui selon lui “se meurt”, de quoi renforcer sa notoriété. Non, les Africains ne découvriront pas la critique grâce à ce livre qui, de ce point de vue, ne révèle rien de bien nouveau, car des milliers d’écrits rapportent quotidiennement, en Afrique et dans le monde, des faits qui appartiennent désormais aux lieux communs de l’actualité africaine. Ce qu’il faut dire, c’est qu’alors que la critique exprimée par les Africains – avec une absence de complaisance rare – participe, nécessairement, de la reconstruction d’un destin collectif, il est à craindre que cette perméabilité de l’Afrique à la critique ne serve, par ailleurs, de fonds de commerce facile à tous ceux pour qui l’espace africain actuel ne constitue qu’une terre d’aventures, dispensatrice de jouissances diverses, tour à tour soumise aux pulsions passionnelles les plus fantasmatiques, puis aux plus ignobles marques de mépris.

Toujours dans l’exposé des motifs, l’auteur de Négrologie oppose à l’afro-optimisme de ceux qui ne chercheraient qu’à “positiver” les nouvelles venant d’Afrique, sa propre clairvoyance, son implacable réquisitoire. Mais la clairvoyance dont il se réclame a ceci de particulier qu’elle emprunte invariablement au registre du Jugement dernier. Partout, dans le livre, une obsession quasi névrotique de la mort, celle du continent africain. L’Afrique est, sans la moindre précaution intellectuelle, décrite comme un “Ubuland, sans frontières, terre de massacres et de famines, mouroir de tous les espoirs”. A défaut d’apporter un éclairage nouveau sur l’histoire immédiate ou ancienne du continent, Négrologie innove essentiellement par la violence et l’excès. Pas de doute, “l’Afrique agonise, quoi qu’en disent, une fois l’an, au creux de l’actualité, les optimistes forcenés des dossiers spéciaux sur ‘l’Afrique qui bouge. […]’ Et si l’auteur concède que le cadavre “bouge encore», c’est pour rétorquer aux optimistes qu’“à long terme, nous serons tous morts…

Pour Stephen Smith, l’histoire de l’Afrique, celle-là même qui la condamne à ce destin tragique, se base sur une période de… dix ans. La vie et la mort d’un continent seraient donc appréciées à l’aune des faits s’étendant sur cette période durant laquelle l’auteur a pu, grâce à son métier de journaliste, observer tous les drames annonciateurs de l’Apocalypse, qu’il énumère, souligne et rappelle encore : le génocide rwandais avec le bilan de huit cent mille morts, trois millions de victimes de la guerre en République démocratique du Congo, trois cent mille morts au Burundi…

LE PROPOS NE SACRIFIE A AUCUNE NUANCE. RIEN QUI VIENNE RAPPELER QUE TOUTE L’AFRIQUE N’EST PAS A FEU ET A SANG, ET QUE LA VIE ORDINAIRE EXISTE AUSSI, EN D’INNOMBRABLES LIEUX, SUR CE CONTINENT, ET QUE DES MILLIONS DE PERSONNES S’ATTELLENT CHAQUE JOUR A LA FAIRE TRIOMPHER.

Mais ce que veut dire et démontrer Stephen Smith, c’est que les tragédies qui ont cours en Afrique relèvent d’une spécificité africaine. Résumé de la “pensée” et l’“explication” de l’auteur de Négrologie : les violences dans cette Afrique qualifiée de “paradis de la cruauté” et où les Africains “se bouffent entre eux” (sic) procéderaient d’une forme de déterminisme. L’Afrique – celle du Sud du Sahara, précise-t-on, avec une obsession raciale manifeste tout au long du livre – détiendrait donc, dans l’histoire de l’humanité, le funeste monopole de la violence avec une prédisposition “naturelle” à l’exercer…

Stephen Smith ignore-t-il volontairement l’infinie variété de violences commises par l’Occident – pour ne citer que cet exemple – contre les siens et les autres ? Devrait-on rappeler les horreurs si récentes de la Deuxième Guerre mondiale, la morbide comptabilité des horreurs et des victimes, sans compter les traumatismes et les rancœurs qui en sont issues et perdurent ? Quelle différence entre les “horreurs” des guerres en Afrique et celles du Kosovo ou de la Tchétchénie ? Si l’on se référait, ainsi que le fait Stephen Smith, aux violences commises par les hommes pour juger de l’imminence de la mort d’un pays ou d’un continent, l’Europe aurait plusieurs fois disparu de la surface du globe. Dans la compétition de l’horreur, nul ne sort gagnant…

Que veut donc démontrer Stephen Smith ? Devrait-on rappeler ici que l’Afrique est une terre d’humains, et que les Africains ne sont ni pires ni meilleurs que les autres ? A moins que l’auteur de Négrologie ne soit, comme d’autres avant lui, victime d’un syndrome bien connu : une forme de racisme tendant à angéliser les Africains, à “aimer l’Afrique” à tout prix, comme un paradis perdu et, donc, disposé à toutes les désillusions. Décidément aux prises avec ses obsessions, l’auteur de Négrologie indique, au nombre des dangers qui menacent l’Afrique, la résurgence de “fléaux ataviques” (sic), parmi lesquels… la tuberculose ! Opposant une “modernité”, dont l’Occident détient le modèle, à l’obscurantisme des traditions africaines, il fustige tout au long du livre l’émergence d’une revendication identitaire – “le mythe de l’homme noir” – qu’il estime être le seul argument que les Africains opposent à leur échec… Et l’on se demande dans quel songe tourmenté Stephen Smith a vu se répandre dans le monde cette nouvelle revendication qu’il qualifie de “repli identitaire” et qu’il juge néfaste et régressif en l’assimilant à “un racisme à l’envers” (cherchez l’endroit !).

On atteint des sommets, lorsque l’auteur écrit : “Si l’on remplaçait la population – à peu près équivalente – du Nigéria pétrolier par celle du Japon pauvre, ou celle de la République démocratique du Congo par celle de la France, il n’y aurait plus guère de souci à se faire pour l’avenir du ‘géant de l’Afrique noire’, ni de l’ex-Zaïre. De même, si six millions d’Israéliens pouvaient, par un échange standard démographique, prendre la place des Tchadiens à peine plus nombreux, le Tibesti fleurirait et une Mésopotamie africaine naîtrait sur les terres fertiles entre le Logone et le Chari. Qu’est-ce à dire ? Que les Africains sont des incapables pauvres d’esprit, des êtres inférieurs ? Sûrement pas. Seulement, leur civilisation matérielle, leur organisation sociale et leur culture politique constituent des freins au développement…Stephen Smith se “lâche”. Expression délibérée d’un racisme ordinaire, “réhabilité”, rendu au domaine du politiquement correct ? A défaut d’une analyse sérieuse – replacée dans une rigoureuse historicité – des situations actuelles en Afrique, l’auteur de Négrologie a choisi d’user des poncifs les plus primaires pour dire “sa” vérité. Et, à le lire, les difficultés et drames auxquels l’Afrique fait face aujourd’hui s’expliquent par la nature, les Noirs étant ontologiquement prédisposés à l’échec, comme d’ailleurs, à la violence. Les négrologues sortent du bois…

Si la critique la plus utile aujourd’hui consiste à ne pas exonérer les Africains de leurs responsabilités, il est par ailleurs suspect de voir comment le propos de Négrologie évacue ou minore toutes les causes extérieures – pourtant majeures et déterminantes – du mal africain. Insidieusement, puis grossièrement, l’interprétation personnelle de l’histoire se transforme en une série de contre-vérités pour aboutir au pur révisionnisme, voire au plus scandaleux négationnisme. Le colonialisme ? Stephen Smith reprend à son compte, notamment, une citation d’Anatole France datant de 1906 et rendant hommage aux administrateurs coloniaux “qui, sous un climat perfide, se sont gardés de la mélancolie, de la fureur, des perversions mentales, des terreurs et des hallucinations homicides, ont su rester justes et modérés”. Selon Smith, “cet hommage a le mérite de mettre en relief la folie propre à un continent…” A coups de manipulations de citations d’auteurs détournés de leur contexte, il extirpe d’un livre du Centrafricain Jean-Paul Ngoupandé cette phrase: “Cette école coloniale ne valait-elle pas mille fois mieux que l’analphabétisme et l’ignorance dans lesquels nous étions plongés depuis des siècles dans certaines parties reculées du continent ?

Conclusion de l’auteur de Négrologie : “La soumission de si vastes étendues outre-mer n’a été possible qu’en raison de l’important écart de civilisation entre colonisateurs et colonisés. Ceux-ci ne sont pas en retard parce qu’ils sont passés sous le joug colonial, mais l’inverse : ils ont été conquis aisément parce qu’ils étaient sous-développés…

On pourrait donc en dire autant de tous les peuples dans le monde qui, à travers l’histoire, furent vaincus par des expéditions coloniales dévastatrices… La colonisation, cette violence systémique fondée sur la négation absolue de la liberté et de la détermination d’autrui, et qui constitue une des formes lourdes de la violence humaine – à l’instar de la guerre – se trouve, sous la plume de Stephen Smith, enfin justifiée et réhabilitée dans son droit et sa raison. Par ailleurs, Stephen Smith fait étrangement l’impasse sur le mensonge des indépendances et la structuration du système néo-colonial en Afrique francophone, avec ses implications dans le quotidien africain… Simplisme coupable, ignorance haineuse, ou vulgaire ignominie ? Voire. Révisionnisme, certainement.

Négationnisme aussi, lorsque l’auteur revisite les lieux de la traite négrière. Classique de la pensée négationniste, Stephen Smith met en doute les chiffres d’esclaves noirs victimes de cette entreprise : “La ponction démographique que les traites négrières ont représentée pour l’Afrique est disputée…” La traite négrière se résume, sous sa plume, au fait que “ce sont les Africains qui ont vendu d’autres Africains”. La maison des esclaves située sur l’Ile de Gorée, au Sénégal, est qualifiée d’“imposture” et de “falsification au profit d’une rente de situation”…

Autrement dit, la colonisation, la traite négrière ne sont, au regard de la situation actuelle de l’Afrique, qu’un “détail” de l’histoire, terme employé en France par Jean-Marie Le Pen, le leader du Front national (extrême droite), pour qualifier les chambres à gaz où furent exterminés des millions de Juifs durant la Seconde Guerre mondiale.

Au terme de la lecture de ce livre, on pourrait conclure au drame de l’inculture, à l’imposture intellectuelle, à l’ineptie ou à une régression de la pensée. Mais, l’obsession raciale et raciste – que ne renierait pas, par endroits, le comte de Gobineau, auteur, en 1853, d’un Essai sur l’inégalité des races humaines – qui traverse tout le livre, et à laquelle s’ajoute une révision tendancieuse de l’histoire, semble relever d’une entreprise orientée. Et il n’échappera à personne que nombre de propos inscrits dans cet ouvrage édité en France tombent, normalement, sous le coup de la loi. On peut alors légitimement se demander si la communauté noire est aujourd’hui la seule à l’encontre de laquelle on peut exprimer les pires provocations et abjections en étant assuré de l’impunité ? Autre interrogation : à quelle “pensée”, montante ou rampante, ce livre est-il destiné ?

Car il est vrai que l’on sent se développer ici et là un courant négationniste, dont le but est d’absoudre les nations puissantes de certaines de leurs responsabilités dans l’histoire passée et, partant, au regard de l’état actuel du monde. L’Afrique, continent vaincu, en phase de pénible reconstruction, pauvre et démunie quant à sa capacité de “riposte médiatique”, serait alors une cible idéale pour une opération universelle de révision et de “blanchiment” de l’histoire. La conférence sur la traite négrière à Durban en 2000 illustrait bien ce refus des puissances occidentales de “reconnaître” cette massive agression perpétrée contre un continent et qui non seulement relevait du crime contre l’humanité, mais fut conçue et mise en œuvre sur des fondements idéologiques. Justifiée par le postulat de la “race (noire) inférieure”, la traite négrière fut conçue comme l’un des vecteurs participant de l’épanouissement du capitalisme…

Le livre Négrologie aurait pu être inutile. Il est dangereux, notamment dans une France où on assiste en certains lieux, à une réécriture insidieuse de l’histoire. En guise d’exemple, le manuel d’histoire actuellement à l’usage des élèves de classe de Première, dans les lycées français. Un manuel édité en 2003, dirigé par Guillaume Bourel et Marielle Chevalier. En page 60, en introduction au chapitre consacré à la colonisation, ce titre : “Pourquoi coloniser ?” Jules Ferry, père de l’école française et présenté comme l’un des maîtres à penser de la colonisation, est mis à contribution avec un texte intitulé “Jules Ferry justifie la colonisation”. Morceaux choisis : “Ce qui manque de plus en plus à notre grande industrie, ce sont les débouchés. […] Or ce programme est intimement lié à la politique coloniale. […] Il y a un point que je dois aborder, c’est le côté humanitaire et civilisateur de la question. Les races supérieures ont le devoir de civiliser les races inférieures. Je soutiens que les nations européennes s’acquittent avec grandeur et honnêteté de ce devoir supérieur…” Page suivante, un texte daté de 1877, livré ici sans le moindre commentaire ou renvoi à un contexte déterminé, et ayant pour titre “une certaine vision des ‘races’ humaines”. Extrait : “C’est en vain que certains philanthropes ont essayé de prouver que l’espèce nègre est aussi intelligente que l’espèce blanche. Quelques rares exemples ne suffisent point pour prouver l’existence chez eux de grandes facultés intellectuelles. Un fait incontestable qui domine tous les autres, c’est qu’ils ont le cerveau plus rétréci, plus léger et moins volumineux que celui de l’espèce blanche, et comme, dans toute série animale, l’intelligence est en raison directe des dimensions du cerveau, du nombre et de la profondeur des circonvolutions, ce fait suffit pour prouver la supériorité de l’espèce blanche sur l’espèce noire…” Le reste à l’avenant, pour “éclairer” les élèves de France. Il y a vingt-cinq ans, ces écrits étaient archivés dans un excellent Dictionnaire de la bêtise. Aujourd’hui, en 2003, ils servent en France de support à une lecture “orientée” de l’histoire et du monde. Banalisation insidieuse des pans tragiques et des horreurs de l’histoire, promotion des tentations révisionnistes et des provocations irresponsables. Prenons garde aux conséquences toujours imprévisibles de ces aventures de l’esprit.

(1) Contrairement à ce qu’affirme Stephen Smith, le terme Négrologie, ne provient pas de son invention personnelle. S’il l’assimile volontiers à une provocation “personnelle”, le mot “négrologue” fut employé il y a plusieurs années par l’écrivain Stanislas Spero Adotevi dans son livre Négritude et Négrologues, dans lequel le terme est mis au service d’un travail d’une toute autre envergure. »


FRANCIS LALOUPO

Le Nouvel Afrique-Asie

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Posté par rwandaises.com