Le 5 août 2008, lors de la publication du rapport de la « Commission nationale indépendante chargée de faire la lumière sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi de 1994 », le ministre rwandais de la justice, Tharcisse Karugamara, diffusait un communiqué dans lequel étaient désignées les trente-trois « personnalités politiques et militaires françaises les plus impliquées dans le génocide ».
Parmi ces personnalités, treize politiques, au premier rang desquels François Mitterrand, président de la République, et Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, et vingt militaires, à commencer par le chef d’état-major des armées, l’amiral Jacques Lanxade et le chef d’état-major particulier du Président Mitterrand, le général Christian Quesnot.
Ce communiqué concluait : « Vu la gravité des faits allégués, le gouvernement rwandais enjoint les instances habilitées à entreprendre les actions requises afin d’amener les responsables politiques et militaires français incriminés à répondre de leurs actes devant la justice. »
Neuf d’entre ces militaires nommément désignés comme ayant à répondre de leurs actes ont porté plainte pour diffamation. Fin octobre 2009, le général Quesnot, faisant office de porte-parole du groupe, accordait une interview à l’Express, dans laquelle il faisait part de ce qu’il avait eu l’intention de porter plainte dès la publication de ce communiqué.
Un mois plus tard, en septembre 2008, il avait demandé au ministère de la défense que le gouvernement s’engage, et le principe d’une assistance juridique avait été admis.
Le général Quesnot était peu après reçu à l’Élysée, par Jean-David Levitte, conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy – qu’on surnomme « diplomator » –, souvent considéré comme le « véritable » ministre des affaires étrangères. Lors de cette réunion destinée à examiner le projet de plainte en diffamation contre le gouvernement rwandais, raconte Quesnot, « un juriste met l’accent sur les écueils inhérents à toute action en diffamation visant un pays étranger ». « On nous fait part de la volonté de Paris de normaliser les relations avec le Rwanda », expliquait l’ancien chef d’état-major de Mitterrand à l’Express un an plus tard.
Il annonçait alors qu’il irait « jusqu’au bout de sa démarche ». Il s’était engagé dans l’armée, où il a servi trente-sept ans, pour défendre « la veuve et l’orphelin », et il n’acceptait pas d’être « traité de génocidaire par des irresponsables ».
Il souhaitait que le président de la République, Nicolas Sarkozy, « exprime publiquement son soutien à l’action des officiers dépêchés au Rwanda, que ce soit dans le cadre de la formation de soldats rwandais ou dans celui de l’opération Turquoise ».
Il craignait que la raison d’État – soit le rapprochement diplomatique franco-rwandais, alors déjà en cours – s’impose « aux dépens de l’honneur des militaires ». « Une valeur désuète pour certains, mais la seule qui nous anime. » « Le militaire sert le pays avant de servir un homme, quel qu’il soit. »
S’il est particulièrement indécent de sa part de prétendre à la défense de « la veuve et de l’orphelin » – quand on sait le nombre de veuves et d’orphelins que l’armée française aura laissé derrière elle au Rwanda –, accordons au général Quesnot qu’il a toujours servi son pays. Dans l’affaire rwandaise, en tant qu’adjoint direct de François Mitterrand, il était bien au service d’un homme, mais celui-ci, chef des armées et président de la république, en était bien le représentant légitime. La politique qu’il menait personnellement au Rwanda était peut-être largement méconnue du public, mais non moins décidée avec les gouvernements qui se succéderont de 1990 à 1994, de gauche puis de droite. En 1994, à l’heure du génocide, le président de gauche cohabitait avec un gouvernement de droite, ce qui garantissait même une légitimité extraordinaire, l’exécutif étant partagé entre des responsables des deux bords.
Si la légitimité s’exprime aussi dans le point de vue de l’opinion, les analyses partagées à l’Élysée et à Matignon se retrouvaient dans la presse, et un journal aussi respecté que Le Monde les colportait à longueur d’années.
Quelques critiques d’ONG s’étaient bien exprimées, et l’Élysée avait reçu des représentants de la Fédération internationale des droits de l’homme ou de Human rights Watch. Au retour d’une mission d’investigation sur la situation des droits de l’homme au Rwanda, Jean Carbonare avait pu dénoncer, y compris au journal télévisé, la malfaisance et la dangerosité de l’action entreprise par la France au Rwanda. Le génocide programmé avait été dénoncé par Jean-François Dupaquier, dans l’Événement du jeudi, dès les débuts de l’intervention française.
Mais, peut-être le général Quesnot considérait-il déjà ces rapports d’associations et de très rares journalistes comme « irresponsables » ?
Il était, pour sa part, responsable de la coordination de la politique dénoncée là, l’Élysée l’ayant conduite de bout en bout, assurant la continuité de cette politique par-delà les aléas de l’alternance. Le chef d’état-major des armées, l’amiral Lanxade, avait précédé le général Quesnot dans la fonction de chef d’état-major particulier de François Mitterrand, permettant ainsi que les intentions de l’Élysée soient parfaitement prises en compte à la direction de l’armée.
Le général Quesnot disposait de plus des rapports des services de renseignement, comme la toute nouvelle Direction du renseignement militaire (DRM), créée par le général Jean Heinrich, qui avait fait du Rwanda – et de l’ex-Yougoslavie – sa spécialité, atteignant là le meilleur niveau de renseignement, ainsi que ce dernier en témoignera devant la Mission d’information parlementaire, en 1998. Le génocide annoncé s’est produit alors que le général Quesnot bénéficiait également des meilleures relations avec l’armée rwandaise qui l’entreprenait sous la direction d’un gouvernement intérimaire dont les représentants seront reçus officiellement à l’Élysée – pendant le génocide.
Qu’est ce que l’honneur ? Qu’est-ce que la responsabilité ?
On garde en mémoire l’audition de Christian Quesnot devant la mission parlementaire dirigée par Paul Quilès et de l’incroyable cynisme dont il avait pu faire preuve alors, prétendant reprocher au général canadien Roméo Dallaire – commandant les troupes de l’Onu disposées au Rwanda dans le cadre d’une mission sous le chapitre VI des règles d’engagement onusien leur interdisant l’usage des armes –, de n’avoir pas « désobéi ».
« Dans certains cas, l’honneur d’un militaire est de savoir désobéir » osait-il déclarer. « Avec 2 000 ou 2 500 hommes », « on pouvait arrêter les massacres », ajoutait-il sans aucune pudeur. « Il s’agissait là d’une décision politique » – que l’Élysée n’aura manifestement pas prise ! « La France ne pouvait pas à nouveau s’interposer seule », prétendait-il expliquer – alors même que, toute honte bue, c’est bien ce que « la France » a fait, mais après, lors de l’opération Turquoise, trois mois plus tard. Après trois mois pendant lesquels s’était exécuté ce que l’adjoint de Mitterrand appelait encore « les massacres » – le génocide d’un million de Tutsi. Perdant toute mesure, le général fait mine de s’interroger : si la France avait empêché l’extermination d’un peuple, « que n’aurait-on pas dit ? » Christian Quesnot donnait alors un diagnostic précis, indiquant combien il connaissait bien la situation politique et militaire du Rwanda à l’heure de la grande catastrophe. « Techniquement », les « massacres » « auraient pu être arrêtés à ce moment-là ». « Au départ, les exactions étaient l’oeuvre des milices et de la garde présidentielle qui se comportaient de façon ignoble. »
Comment ose-t-il ? Ces « milices » et cette « garde présidentielle » « qui se comportaient de façon ignoble » avaient été formées, encadrées, financées par la coopération militaire française, sous sa direction et celle de son adjoint, le général Huchon. Précisément « à ce moment-là », on sait qu’il y avait officiellement toujours à Kigali, directement sous leur autorité, des officiers comme le lieutenant-colonel Maurin ou le commandant Grégoire de Saint-Quentin, qui étaient au contact direct de ces troupes « qui se comportaient de façon ignoble » – et que des officiers français « conseillaient » toujours.
Comment faut-il interpréter le recours à un tel vocabulaire qualifiant si lucidement en somme sa propre action et celle des hommes qu’il dirigeait ? Comme une circonstance aggravante. Si Christian Quesnot peine à convaincre, il révèle par contre là qu’il a parfaitement conscience des termes du débat. Et qu’il se joue des sentiments et de la morale, comme il jouait du langage, des années après, témoignant devant la mission d’information parlementaire.
Avec une délectation au-delà de toute obscénité, il insistait : « Techniquement, les massacres déclenchés à Kigali pouvaient être arrêtés. » Et, justement, ils ne l’ont pas été. Ni lui, ni François Mitterrand, probablement les deux hommes les mieux placés alors pour faire quelque chose, n’auront levé un petit doigt pour empêcher le génocide des Tutsi.
« L’honneur d’un militaire » peut-il être de se moquer de l’honneur ? Une « valeur désuète », certes, pour lui. Où l’on voit comment la culture militaire qui imprègne l’armée française depuis la guerre d’Indochine et qui s’exprime dans la théorie de la guerre révolutionnaire développée alors, a pu conduire aux plus extrêmes formes de cynisme – comme à assumer banalement les crimes les plus insoutenables.
Cet officier français considéré comme « le plus brillant de sa génération » porte plainte aujourd’hui contre La Nuit rwandaise pour avoir republié sur son site, en août 2008, le communiqué du gouvernement rwandais qui le mettait en cause. Se sont associés à cette plainte huit autres officiers de l’armée française également désignés dans ce communiqué parmi la vingtaine de militaires « les plus impliqués dans le génocide ». À noter un oubli étonnant dans cette liste de responsables, relevé par Jacques Morel, celui de Michel Roussin, à l’époque ministre de la coopération du gouvernement d’Édouard Balladur. Le général Huchon, chef de la mission militaire de coopération, dirigeait l’ensemble des troupes envoyées au Rwanda à partir de son ministère, sous son autorité.
Mais Michel Roussin s’est surtout signalé pour sa détermination à vouloir « participer plus activement à ce dossier », dès l’entrée en fonction de son gouvernement, ainsi qu’il pouvait l’exprimer lors du conseil restreint de défense du 2 avril 1993[1]. S’il fallait établir une hiérarchie des responsabilités, le gendarme ex-directeur de cabinet de Jacques Chirac à l’Hôtel de ville de Paris figurerait très haut.
N’a pas été oublié par contre le lieutenant-colonel Jean-Jacques Maurin, qui figure parmi les plaignants. Celui-ci avait pour fonction officielle de conseiller le chef d’état-major des Forces armées rwandaises (FAR). Il remplaçait à ce poste le colonel Chollet, dénoncé en 1992 comme « chef d’état-major de fait » des FAR. De fait, le lieutenant-colonel Maurin dirigeait l’armée génocidaire. Il était au contact quotidien de la garde présidentielle et du colonel Bagosora qui dit de lui « nous étions des camarades ». Cette garde présidentielle au comportement « ignoble », pour reprendre le mot de Quesnot. Théoneste Bagosora, considéré comme « le cerveau du génocide », a été condamné à perpétuité par le Tribunal international d’Arusha entre autres pour avoir ordonné l’assassinat d’Agathe Uwilingiyimana, premier ministre du gouvernement de transition qui tentait de sortir le Rwanda de la folie ethniste où l’idéologie coloniale l’enserrait.
En même temps qu’il liquidait les institutions légitimes pour instaurer par ce coup d’État le gouvernement génocidaire, Bagosora rencontrait son « camarade » Maurin, et l’ambassadeur Marlaud. Il est reconnu que Jean-Jacques Maurin est resté à Kigali au moins jusqu’au 14 avril. Or on sait que cette semaine du 7 au 14 avril 1994 a été le moment crucial de lancement du génocide, sous l’impulsion en particulier de la garde présidentielle. Mais il y avait aussi Bernard Cussac, l’attaché de défense, son supérieur hiérarchique, qui assurait le lien avec Paris. Il fait également partie des plaignants.
Quant à Cussac, un correspondant nous a fait parvenir copie de l’arrêt du Conseil d’État, lui accordant le payement de ses « indemnités de résidence », comme « chef de la mission d’assistance militaire à la République du Rwanda, attaché de défense auprès de l’ambassade de France au Rwanda à Kigali », étant entendu qu’il aurait « exercé ces fonctions du 15 juillet 1991 au 9 octobre 1994 ».
Peut-être le colonel Cussac aura-t-il réussi à faire valoir auprès du Conseil d’État une revendication sans objet ? Ou bien faut-il comprendre qu’il aurait pu résider au Rwanda y compris après le 14 avril, date généralement donnée pour celle du retrait total des coopérants militaires français ?
Ce dernier point n’est pas sans conséquences. Depuis plusieurs années notre revue a pu recueillir des informations de diverses sources tendant à penser que l’armée française n’aurait pas seulement préparé l’armée rwandaise génocidaire, mais participé directement au génocide.
Le rapport Mucyo, que nous publions pour ce numéro spécial, confirme cette hypothèse, et on a pu voir comment la commission rwandaise a pu recueillir nombre de témoignages allant dans ce sens.
Nous reviendrons, dans un prochain numéro, sur l’enquête de Serge Farnel qui a mis à jour la possible participation de militaires français aux terribles massacres des 13 et 14 mai 1994 dans la région de Bisesero.
Mais, malheureusement, que l’armée française ait participé directement ou pas à l’horrible boucherie du printemps 94, la responsabilité du général Quesnot et de ses acolytes est entière. Au point où on en est, que des soldats français aient pu être amenés à pointer des mortiers sur des civils ou même à manier des armes blanches, ne seraient que des circonstances aggravantes dans la commission du crime. Et, il va de soi qu’au-delà des militaires, ce sont les politiques, également désignés dans le communiqué du gouvernement rwandais incriminé, qui devraient répondre de leurs actes.
Au lieu de quoi, ces professionnels du crime portent plainte. On imagine mal où ils veulent en venir.
Si leur plainte arrivait à son terme, on aurait droit à un procès. Un procès que nous appelons de nos vœux depuis des années. Car, même dans le cadre de cette simple plainte pour diffamation, c’est de la totalité de leur action qu’il sera question. Mais quels que soient alors la qualité de notre « offre de preuve » et de nos démonstrations, il faut craindre que le tribunal ne puisse que donner raison aux généraux. Dans les termes de ce qui est mis en cause là, si le tribunal, à l’inverse, leur donnait tort, cela voudrait dire, en bonne logique… qu’il faudrait les juger – et pas seulement eux, mais la totalité des personnalités politiques et militaires compromises – pour avoir commis le crime le plus monstrueux.
On nous contestera peut-être ce superlatif. Mais la gratuité du crime dont ces messieurs prétendent aujourd’hui se plaindre qu’on leur reproche est particulièrement effrayante. On voit là comment l’horrible habitude de commettre des crimes coloniaux, dont l’armée française a fait une spécialité depuis la conquête de l’Algérie en 1830, a pu conduire jusqu’à cet abyme de la conscience que le général Quesnot aura fini par incarner.
Il reste à s’interroger sur le sens d’une telle plainte, qui semblera paradoxale à tous ceux qui connaissent un tant soit peu le dossier. Comment ces messieurs peuvent-ils souhaiter prendre le risque de l’exposé, qu’on ne manquerait pas de faire dans un tel contexte, de tous les faits qui leur sont indiscutablement reprochables ?
C’est qu’ils ont besoin de « bétonner » : ils se savent incriminables à tout moment – et ce jusqu’à leur dernier jour, puisqu’il s’agit bien d’un crime imprescriptible. Au niveau où l’accusation a été portée, officiellement, par un gouvernement qui en appelle aux « instances habilitées » pour engager « les actions requises afin d’amener les responsables politiques et militaires français incriminés à répondre de leurs actes devant la justice », ces messieurs ne peuvent que craindre d’être, un jour ou l’autre, rattrapés par l’Histoire.
S’il s’agissait vraiment de leur « honneur », et s’il y avait effectivement là « diffamation », voilà des années qu’ils auraient dû poursuivre l’ensemble de nos publications, ou celles de l’association Survie, tout comme les travaux de la Commission d’enquête citoyenne de 2004, et bien d’autres encore, qui ont pu dire et redire inlassablement, sur tous les tons, combien leur entreprise abjecte déshonore le pays qu’ils prétendent servir.
Que peuvent-ils donc espérer avec une telle plainte ?
On a déjà vu, à l’occasion du procès intenté contre Pierre Péan par Sos-racisme, comment la même 17ème chambre où nous devrions comparaître a pu donner raison à Pierre Péan en dépit de l’évidence. Rappelons ici les termes de ce procès : l’énoncé « les tutsi sont des menteurs » était attaqué pour incitation à la haine raciale. Et la défense de Péan et de son éditeur, Claude Durand, aura consisté à faire valoir, au long des trois jours de débats, que… les tutsi sont des menteurs !
Ce qui ne laissait aucun doute quant à la culpabilité des défendeurs, et après les avoirs entendus, le ministère public avait logiquement demandé leur condamnation. L’arrêt qui exonèrera alors Péan laisse l’impression que la cour n’aura pas eu le cœur à donner tort aux officiers et ministres qui avaient témoigné en faveur des accusés. Un arrêt politique, trop politique, est bien sûr à craindre aussi dans le cas de la confrontation annoncée.
Cet arrêt judiciaire exonérant Péan semble bien avoir donné des ailes au parti négationniste français. Ses thèses se rependent avec d’autant plus de légitimité qu’un tribunal a pu lui accorder raison. De même, à défaut de pouvoir faire valoir la vérité, les militaires qui nous poursuivent espèrent obtenir une vérité judiciaire, sur laquelle ils pourraient se fonder pour renforcer leurs thèses dans l’esprit du public.
En dépit de cet avantage que les plaignants peuvent raisonnablement espérer obtenir, on comprend que ni eux, ni aucun responsable de la politique rwandaise, à commencer par le Président Sarkozy, à l’époque ministre du Budget et porte-parole du gouvernement, ne peuvent souhaiter le débat qu’on aurait alors dans le cadre d’une enceinte judiciaire. Ainsi, il faudrait plutôt s’attendre à ce qu’ils persistent à se contenter d’avoir déposé plainte, donnant libre cours à leur indignation, sans pour autant jamais s’exposer à un véritable procès.
On verra. Pour l’instant, on ne peut que noter que cette plainte vieille de deux ans semble bien partie pour une petite vitesse de croisière, et traîner autant que faire se pourra. Car il est difficilement concevable qu’au stade où en est arrivée leur plainte les militaires puissent se désister.
Ce serait nous accorder raison. Le plus vraisemblable est qu’ils se garderont de commettre une telle bévue aussi, et qu’ils préfèrent la situation actuelle d’une plainte inaboutie.
Ou bien le procès aura lieu. Et ces messieurs devront entendre leurs quatre vérités. Ils voudraient que nous incarnions ici l’anti-France. Et nous serions tenté de le revendiquer au sens où nous sommes certainement adversaires de la France criminelle qu’ils défendent.
Par contre, nous comprendra- t-on ici si nous affirmons haut et fort que c’est, bien au contraire, parce que nous savons qu’un tel crime mérite réparation et que sans en passer par la reconnaissance d’une faute aussi lourde, la nation au nom de laquelle ils ont combattu ne peut que sombrer dans la plus obscure barbarie. Et nous persistons à croire qu’une autre France est possible.
Michel Sitbon
Posté par rwandaises.com