Après un premier report, la reprise du procès de l’opposante Victoire Ingabire a lieu lundi 20 juin 2011 à la Haute Cour de Kigali.

Sitôt ouvert lundi 16 mai, le procès avait été ajourné à la demande de l’opposante au motif qu’elle n’a pas pu consulter la totalité des quelque 2.000 pages de son dossier. Et ses avocats, un Rwandais et deux Britanniques, étaient absents à la première audience.


D’après l’entourage de l’opposante, les avocats se plaignent de n’avoir jamais pu accéder librement à leur cliente et demandaient plus de temps pour traduire son dossier du kinyarwanda à l’anglais. Ils espéraient un report de quatre mois. Le juge, lui, avait finalement accordé un mois de délai jusqu’au 20 juin.

Victoire Ingabire est poursuivie pour des griefs habituels dans pareilles circonstances : Terrorisme, atteinte à la sûreté de l’État, révisionnisme, négationnisme, idéologie génocidaire, divisionnisme, complicité dans des actes visant à renverser le gouvernement.

L’opposante calme son innocence et parle d’un procès politique. 

«Le rideau va enfin se lever et le pouvoir va jouer avec une délectation certaine la farce judicaire tant attendue, aux dépens de notre présidente, dont le seul tort est d’avoir exercé ses droits fondamentaux. Ça sera tout sauf un procès », dit Mberabahizi, l’un des camarades de l’opposante.

Présidente depuis 2006 des Forces démocratiques unifiées (FDU-Inkingi), parti d’opposition, Victoire Ingabire Umuhoza travaillait dans une multinationale aux Pays-Bas où cette économiste polyglotte (elle parle kinyarwanda, français, néerlandais, anglais) coordonnait les services comptables de vingt-cinq filiales.



En janvier 2010, elle décidait de revenir à Kigali, selon elle, pour « libérer le pays de l’emprise autoritaire et militaro-sectaire du FPR », le parti de Paul Kagame, président au pouvoir depuis 1994.

Elle n’a pas été autorisée à se présenter aux présidentielles de 2010 suite aux accusations ci-haut mentionnées qui ont fini par la conduire aux geôles. Elle mène un combat judiciaire pour retrouver sa liberté et celle de ses camarades arrêtés avec elle.

Soumis par Jean-bernard Gervais le sam, 06/18/2011 – 19:41

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Posté par rwandaises.com