Quand les Rwandaises conquièrent le rap

Soumis par Gérardine Mahoro

À l’instar de Foxy Brown et Queen Latifah pour les références des USA, ou encore Diam’s en France ; le Rwanda voit naître une nouvelle scène du hip hop au visage féminin.

Princess W. Jenia Apparu dans le Bronx aux Etats-Unis dans les années 70, le rap n’est représenté par des femmes qu’au début des années 80 avec MC Lyte.
Au Rwanda, le rap féminin apparait en 2007 quand Gangster G enregistre son tout premier morceau. Puis Ado Pacifique aka Paccy, Grace et El-Poeta lui emboîtent le pas.
Elles sont venues contester, huer, dénoncer ce qui se passe en décrivant les problèmes sociaux auxquels elles sont confrontées. Autant dire qu’elles en ont à dire !

Paccy Le milieu du hip hop étant essentiellement masculin où que l’on soit, c’est rien de dire qu’au Rwanda les femmes doivent se battre encore plus.
Elles bataillent dans la sphère privée et dans la population où elles sont confrontées à une éducation et une culture ancrée depuis des décennies et qui leur impose certaines limites.
Limites qui seraient à revoir d’ailleurs. Mais…il y a de quoi être optimiste quant à l’avenir des femmes dans le rap rwandais et dans toute la population. En effet, paradoxalement, le Rwanda est le premier pays au monde à avoir eu une majorité de femmes au parlement (45 sièges sur les 80, rien que ça !) par exemple. C’est un début.

El Poeta Comme on le sait, au début de tout projet révolutionnaire, il faut au moins une personne qui y croit. Mais oui voyons, ça ne se fait pas tout seul ! Dans le cas présent, le producteur Sebahire Severan est l’homme de la situation. Il les prend sous son aile pour mener à bien leur projet et s’y investit à fond.
Il ne reste qu’à espérer que d’autres suivent son exemple pour faire évoluer un peu tout ça. Car, bien qu’elles se lancent courageusement dans le rap et même si elles ont des choses à dire, leur art mérite d’être travaillé. Aussi bien au niveau de la musique et du flow, qu’au niveau des clips… Mais il est important de préciser que ce n’est pas une lacune spécifique aux rappeuses, messieurs les rappeurs ont les mêmes défauts. Le rap au féminin a de beaux jours devant lui dans le pays des milles collines. A suivre