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Les Com’zones Vetcho et Morou lors de la capture du Président Gbagbo, le 11 avril 2011 à la résidence présidentielle.

Publié le 04 juin 2011 par IVOIREBUSINESS – Les organisations humanitaires internationales commencent à ouvrir les yeux sur les exactions et crimes commis par le régime d’Alassane Ouattara, nouveau chef d’Etat

de Côte d’Ivoire installé par la communauté internationale, surtout lorsque ces derniers ont continué après sa prise du pouvoir le 11 avril dernier.
L’image de technocrate policé de Ouattara commence à s’effriter au fur et à mesure que les organisations humanitaires des droits de l’homme publient, les unes après les autres, leurs rapports sur les crimes et génocides commis en Côte d’Ivoire, durant la période post-électorale.
Le rapport de HRW publié jeudi, suite à une enquête diligentée du 13 au 25 mai sur les massacres postélectoraux en Côte d’Ivoire, épingle Chérif Ousmane, l’un des chefs de guerre réputés de Ouattara, dans les massacres de civils à Yopougon, une banlieue pro-Gbagbo d’Abidjan.
« Au moins 149 personnes, supposées être des partisans du président Laurent Gbagbo, reconnu par le Conseil constitutionnel ivoirien avant que ce dernier ne se parjure, ont été tués par les combattants d’Alassane Ouattara, depuis l’installation au pouvoir de ce dernier », lit-on dans le rapport de HRW.
« 54 exécutions extrajudiciaires » ont également été constatées dans la commune de Yopougon auxquelles Chérif Ousmane, Ousmane Coulibaly et Eddy Meidy, tous trois com’zones, auraient pris une part active selon des témoins.
On peut lire dans ce rapport qu’« Un combattant de Ouattara a décrit l’exécution de 29 détenus au début de mai à l’extérieur de l’immeuble Gesco. Le soldat a déclaré que Chérif Ousmane a donné l’ordre d’exécution. D’autres témoins interrogés par HRW ont déclaré avoir vu Chérif Ousmane dans un véhicule qui s’est débarrassé du corps torturé et exécuté d’un chef de milice notoire à Koweit, à Yopougon vers le 5 mai ».
Pour J.M. Fardo, porte-parole de Human right watch (HWR) s’exprimant samedi matin sur la radio RFI, Alassane Ouattara doit faire de la lutte contre l’impunité son cheval de bataille. Ce n’est pour lui, malheureusement pas le cas, car on ne note pas encore de réelle volonté politique de punir les coupables des crimes et exactions.
M. Fardo poursuit en disant qu’il faut urgemment mettre sur pied en Côte d’Ivoire, une justice impartiale et indépendante pour punir les coupables de ces différents crimes qui doivent du reste, cesser immédiatement. Si ce n’est pas fait, il pense que son organisation pourrait saisir la Cour pénale internationale (CPI)pour que justice soit faite.
L’étau se resserre sur le gouvernement Ouattara, qui est en train de perdre la bataille de l’opinion, son catalogue de sympathie internationale fondant comme du beurre au soleil. Laurent Gbagbo n’étant plus, comme c’était la coutume, accusé de tous les crimes et exactions perpétrés en Côte d’Ivoire.
Pour Corinne Dufka, chercheuse à HRW, c’est maintenant et plus que jamais le moment de faire la lumière sur toutes les exactions et autres crimes, qui ont toujours cours et qui doivent cesser urgemment.
A Yopougon, considéré comme un bastion du Président Gbagbo, des familles entières ont été exterminées du fait de leur appartenance ethnique ou de leur soutien présumé au Président Gbagbo.
Une vague de violences dirigées principalement contre ses proches s’était abattue suite à la capture le 11 avril du Président ivoirien investi selon les lois constitutionnelles du pays. Des centaines de personnes avaient été arrêtées « arbitrairement » puis déportées dans des camps au nord du pays.
Un récent rapport d’Amnesty international accusait également les FRCI de Ouattara de génocide et crimes contre l’humanité, notamment dans les massacres de 1000 civils à l’Ouest de la Côte d’Ivoire (Duekoué, Guiglo, Blolequin, Toulepleu…).
Le Comité international de la croix rouge (CICR) a été le premier à dénoncer les exactions commises par les forces de Ouattara envers les populations civiles, notamment les 800 civils massacrés à Duekoué du fait de leur appartenance ethnique.
De l’avis général, les FRCI, dont les com’zones sont les véritables maîtres, ont eu la main lourde car se croyant tout permis.
Alassane Ouattara pourra-t-il les faire arrêter, le Premier ministre Guillaume Soro compris, et les faire juger pour des crimes dont il est l’heureux bénéficiaire ? Puisque ces derniers, Cherif Ousmane, Koné Zacharia, Wattao, Vetcho, etc., ont toujours revendiqué avoir pris les armes pour l’installer, lui Ouattara, au pouvoir. Autrement dit, peut-il aujourd’hui retourner son propre couteau contre lui-même ?
Rien n’est moins sûr. L’avenir nous dira !
Nous y reviendrons.

Christian Vabé

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