(Le Monde 27/07/2011)
Patrice Faye, un Français âgé de 58 ans, accusé de « viols » et d' »incitation à la débauche » par cinq jeunes filles – dont des mineures – a été condamné à vingt-cinq ans de prison par le tribunal de grande instance de Bujumbura, capitale du Burundi, lundi 25 juillet.
Il doit en outre payer 5 millions de francs burundais (environ 2 800 euros) de dommages et intérêts à chacune de ses victimes. Selon Me Anne Monseu, une de ses avocats, M. Faye – qui a toujours rejeté en bloc ces accusations – a l’intention de faire appel.
Le 16 juin, lors d’un procès à huis clos, trente-cinq ans de prison avaient été requis à son encontre. Natif de Lyon, plombier de formation, M. Faye est installé au Burundi depuis trente-deux ans. Il y a créé des écoles qui dispensent enseignement et formation professionnelle à environ 400 enfants et adolescents burundais – dont les plaignantes.
Il a été emprisonné le 5 avril alors que sa principale accusatrice s’était rétractée dans une lettre datant du 25 mars, expliquant avoir porté plainte après son renvoi d’une école de M. Faye en décembre 2010 à cause de son comportement. Elle y confessait aussi avoir incité des camarades à l’imiter.
L’avocate de ces cinq jeunes filles, Me Suzanne Bukuru, est elle-même sous les verrous depuis le 15 juillet pour « complicité d’espionnage ». La justice burundaise lui reproche d’avoir facilité la rencontre de ses clientes avec une équipe de télévision française. Lundi 25 juillet, les avocats du barreau burundais ont manifesté et annoncé une grève d’une semaine afin d’obtenir la libération de Me Bukuru.
Patricia Jolly
pour Le Monde.fr
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