Une commission rogatoire néerlandaise séjourne à Kigali depuis le début de la semaine dernière pour enquêter sur une vingtaine de suspects du génocide réfugiés aux Pays Bas, a-t-on appris jeudi.
« Une équipe de cinq enquêteurs, tous des policiers néerlandais, sont ici pour auditionner des témoins au sujet d’une vingtaine de suspects vivant aux Pays Bas», a indiqué à l’agence Hirondelle M. Jean Bosco Siboyintore, responsable de l’unité de traque des présumés génocidaires en fuite, au sein du parquet général.
Selon le magistrat, le Rwanda a transmis en 2008 aux autorités néerlandaises les dossiers de 20 personnes soupçonnées d’avoir trempé dans le génocide des Tutsis de 1994.
« Nous nous sommes convenus (avec la partie néerlandaise) que des enquêteurs de ce pays feraient le déplacement de Kigali pour enquêter eux-mêmes sur ces cas », a expliqué M. Siboyintore.
Parmi la vingtaine de suspects, figure une femme, Yvonne Basebya, épouse d’un ancien parlementaire sous le parti unique. Aujourd’hui âgée de 64 ans, Yvonne Basebya est poursuivie notamment pour génocide, incitation à commettre le génocide, complicité de génocide, association de malfaiteurs.
Elle aurait, selon le parquet général du Rwanda, dressé en 1994 une liste de Tutsis à tuer à Gikondo, le quartier où elle résidait, dans la capitale, Kigali. En 2007, un tribunal populaire gacaca de Kigali l’avait jugée par contumace et condamnée à la prison à vie pour ces mêmes faits.
Une cour d’appel néerlandaise a condamné la semaine dernière à la prison à perpétuité un Rwandais qui s’était vu infliger 20 ans de prison en première instance.
Le condamné, Joseph Mpambara, est le frère d’Obed Ruzindana, lui-même condamné à 25 ans d’emprisonnement par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) siégeant à Arusha, dans le nord de la Tanzanie.
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