by RNA Reporter

Kigali: Un séminaire consultatif s’est tenu à Addis-Abeba, les 4 et 5 novembre 2011, pour discuter et convenir des modalités d’établissement, au siège de l’UA, d’un mémorial dédié aux victimes des violations des droits de l’homme, y compris le génocide.

Cette initiative s’appuie sur un engagement antérieur visant à ce que les victimes du génocide au Rwanda et de la Terreur rouge en Ethiopie soient reconnues et commémorées au siège de l’UA.

La Commissaire chargée des Affaires politiques et Présidente par intérim de la Commission, Julia Dolly Joiner, s’est adressée à la réunion. Dans son allocution, elle a rappelé l’engagement de l’UA en faveur des droits de l’homme et a relevé le symbolisme qui s’attache à la décision d’établir un mémorial sur le site de l’ancienne prison centrale d’Addis-Abeba, qui abrite désormais le nouveau Centre des Conférences de l’UA.

Elle a souligné que cette initiative revêt «une portée tant nationale qu’internationale», et a énuméré quelques-unes des nombreuses formes que les mémoriaux peuvent prendre, y compris en servant de lieu pour des conférences et des expositions.

Elle a souligné que l’établissement du mémorial servirait de « lieu de souvenir et de reconnaissance d’un passé sombre, d’affirmation de la volonté de respecter la dignité humaine et d’engagement à prévenir la résurgence de tels actes « .

Les recommandations du séminaire guideront les prochaines mesures qui seront prises par la Commission pour l’établissement du mémorial de l’UA. Le Président de la Commission informera le prochain Sommet de l’UA, en janvier 2012, de l’évolution de ce projet.

Outre l’UA, le séminaire a vu la participation de Représentants permanents auprès de l’UA, de groupes de rescapés, de représentants de musées africains et de la société civile africaine, ainsi que de partenaires internationaux.

Le site du nouveau Centre des Conférences de l’UA revêt une signification historique particulière. Entre 1935 et 2005, le site a été occupé par la prison centrale d’Addis-Abeba, connu sous le nom Alem Bekagn, qui signifie «Adieu au monde. »

En 1936, il a été le théâtre principal du «Massacre de Graziani », lors duquel le Gouverneur fasciste italien avait raflé et tué la crème de l’élite éthiopienne, en représailles à un attentat le visant.

Nombre de dirigeants du mouvement nationaliste érythréen y furent emprisonnés. Immédiatement après la Révolution de 1974, la prison a été le site de l’exécution et de l’enterrement de soixante ministres du Gouvernement impérial.

Il a acquis une notoriété pour avoir été un lieu d’emprisonnement à grande échelle, de torture et d’exécution de milliers d’Ethiopiens pendant le régime du Derg, en particulier lors des atrocités de la Terreur rouge, de 1977 à 1978.

Lorsque les forces du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE) ont pris le contrôle d’Addis-Abeba, en 1991, elles ont ouvert les portes de la prison. Le terrain a été transféré à l’Union africaine en 2005, pour élargir son siège.

A la veille de la remise du site, et à l’occasion du dixième anniversaire du génocide au Rwanda, le 7 avril 2004, il a été convenu qu’un mémorial permanent pour les victimes de violations des droits humains, y compris la Terreur rouge et le génocide au Rwanda, serait établi sur le site. (Fin)

 

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