médicamentsAujourd’hui, comme tous les 1er décembre, c’est la journée mondiale de lutte contre le sida. J’accroche à mon pull le fameux ruban rouge (pas la légion d’honneur, l’autre). La météo est maussade, je sortirai couvert.

Il y a trente ans, le monde se réveillait avec un nouveau mal et un nouveau mot : sida. Une bonne dose de préjugés, un peu de populisme, un soupçon d’ignorance, et hop ! La maladie devenait la raison de toutes les mises au ban. Le malade qui en était victime devenait l’accusé. Bien fait pour lui !

La faute – au choix, selon les pays ou les croyances – à sa sexualité différente, sa vie dépravée, voire à Dieu le père lui-même, un jour où, mal luné, il aurait décidé d’attribuer les bons et les mauvais points. En Afrique, touchée de plein fouet par la maladie, le sida prenait sans efforts la tête des raisons pour lesquelles on meurt. Une génération s’effondrait.

Pendant ce temps-là, enfermés dans leur laboratoire, Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi cherchent. Testent. Explorent. Et finissent par isoler le virus, en 1983. La riposte peut s’organiser. Une décennie plus tard, les premiers médicaments sont mis au point. Encore dix ans, et ils deviennent abordables. On ne décède plus du sida. Enfin, si, on en meurt encore, beaucoup. Surtout dans les pays pauvres, où la trithérapie, même avec la baisse des prix, reste hors de portée du commun des mortels.

Tout change après l’an 2000. Les préjugés se fissurent et la communauté internationale se mobilise: l’argent commence à couler pour fournir des médicaments aux pays pauvres. Seuls 100 000 chanceux bénéficiaient d’une prise en charge en 2003 dans les pays pauvres? Ils sont aujourd’hui 6,6 millions.

Le virus avance toujours, car chaque jour, pour un malade soigné, deux personnes se font encore contaminer. Mais la recherche aussi fait un bond en avant, au point qu’on sait désormais empêcher la transmission du virus de la mère à l’enfant dans 98% des cas. Ca y est : on peut rêver d’une génération sans sida.

La recette ? Stopper la progression du virus. Faire en sorte que les mères séropositives accouchent de bébés séronégatifs. Et soigner les 8 millions de malades qui, dans les pays pauvres, n’ont pas encore accès au traitement. Bref, prévenir et guérir. Tout ceci est jouable d’ici 2015. Les gouvernements auront-ils la volonté d’y parvenir ? C’est un test pour nos dirigeants. Et, une fois n’est pas coutume en matière de sida, un test dont on souhaite un résultat positif.

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Posté par rwandanews