Par Le Potentiel
–Les jeux sont faits pour la présidentielle 2011. Le verdict est tombé : Joseph Kabila Kabange vainqueur. Il succède ainsi à lui-même. Tel est le résultat de la Commission électorale nationale indépendante, CENI, rendu public jeudi, dans la soirée.
Le président de la Commission nationale électorale indépendante, CENI, Pasteur Ngoy Mulunda, a rendu publics les résultats provisoires de l’élection présidentielle 2011. Au terme de ces élections couplées, présidentielle et législatives, Joseph Kabila Kabange a été déclaré vainqueur par la CENI. Il devance son principal challenger, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, président national de l’UDPS.
Par cette proclamation, Joseph Kabila Kabange est ainsi réélu président de la République. Il succède à lui-même, en attendant que la Cour suprême de justice confirme officiellement ces résultats. Il s’agira d’un second mandat successif quand on sait qu’en 2006, Joseph Kabila Kabange avait été élu président de la République face à un autre challenger, Jean-Pierre Bemba, président national du Mouvement de libération du Congo, MLC, aujourd’hui détenu à la Cour pénale internationale, CPI, à la Haye.
C’est dire que durant les cinq prochaines années, Joseph Kabila Kabange présidera aux destinées de ce pays. Mandat que le peule congolais vient de lui accorder pour qu’il continue l’œuvre de reconstruction nationale, de développement, déjà entreprise. Mais aussi, consolider le processus de démocratisation dans la perspective de renforcer les institutions nationales. Tâche qui s’annonce ardue. Mission immense qui doit absolument être soutenue par tous les Congolais.
Un scrutin à haute tension
Néanmoins, les choses n’auront pas été faciles. De prime abord, 11 candidats se sont alignés sur le départ. Outre Joseph Kabila Kabange, il y a ce que la République démocratique du Congo compte comme «gros poissons » en politique. Allusion faite à Etienne Tshisekedi wa Mulumba, opposant historique et président national de l’UDPS ; Vital Kamerhe, président national de l’Union pour la nation congolaise, UNC, la révélation de cette élection ; Léon Kengo wa Dondo, président national de l’ Union des forces du changement, UFC, vieux routier de la politique congolaise. Viennent ensuite les candidats suivants : Adeka Djamba, Adam Bombole, Mbusa Nyamwisi, Oscar Kashala, Josué Mukendi et François Mobutu Nzanga.
Mais au fil de la campagne électorale, un quarté s’est détaché avec à la tête du peloton, Kabila, Tshisekedi, Kamerhe et Kengo. Mais le sprint final a été disputé par Kabila et Tshisekedi, et les résultats publiés par la CENI, pouvoir organisateur des élections, proclament Kabila vainqueur.
Puisque l’on vient d’évoquer la campagne électorale, celle-ci a été émaillée de beaucoup d’incidents avec mort d’hommes. Aux temps forts de cette campagne électorale, l’on a même craint le pire avec des rencontres des candidats dans un même lieu. Notamment à Goma, Mbandaka, Butembo, entre Kabila et Tshisekedi, et Kamerhe-Kengo. Des incidents ont eu lieu, comme pour dire que la tension avait monté d’un cran tant des invectives, à certains moments, ont supplanté les débats et discours sur des thèmes d’intérêt général, national et international. Et comme pour corroborer tout cela, la fin de la campagne électorale a été brutale. Kinshasa a été privé de ses droits d’accueillir les candidats et de les entendre tant on craignait le pire.
Irrégularités, contestations
Cette image négative s’est prolongée le jour même du vote, c’est – à – dire le 28 novembre, jusqu’ à la proclamation des résultats. De nombreux cas d’irrégularités ont été dénoncés ainsi que plusieurs tentatives de fraude. Si le peuple congolais a accompli avec dignité et responsabilité son devoir civique, il a été fortement surpris par cette organisation de la CENI caractérisée par des insuffisances, rendant ainsi difficile le vote lui-même, suscitant par la même occasion des suspicions qui pourraient affecter la crédibilité du scrutin, voire du processus électoral.
Pas étonnant dès que la CENI a commencé la publication des résultats partiels, des contestations ont été enregistrées progressivement. Si les uns ont demandé l’annulation purement et simplement du scrutin, cas des candidats Adam Bombole, Kengo wa Dondo et Mbusa Nyamwisi, l’ Opposition, avec Etienne Tshisekedi, exige le rejet de tous les résultats publiés par la CENI.
C’est dire que le verdict est accueilli avec beaucoup de contestations. La Cour suprême de justice sera certainement inondée. Elle est placée devant ses responsabilités. Les lendemains en République démocratique du Congo s’annoncent incertains…
Posté par rwandanews