Les autorités américaines ont remis jeudi 22 décembre aux autorités de Kigali une Rwandaise condamnée par contumace à 19 ans de prison au Rwanda pour participation au génocide. Marie-Claire Mukeshimana a atterri dans la nuit de mercredi à jeudi au Rwanda, son pays qu’elle avait quitté en 2005. Mais elle n’était pas particulièrement réclamée par le Rwanda. Elle a en fait été expulsée des Etats-Unis et ramenée au Rwanda pour avoir violé les lois américaines sur l’immigration.
Marie-Claire Mukeshimana ne faisait pas l’objet d’un mandat d’arrêt rwandais. Elle a été arrêtée à l’aéroport américain de Détroit pour un problème de visa l’an dernier, puis détenue, jusqu’à son expulsion.
Il se trouve que cette Rwandaise a été condamnée à 19 ans de prison par les gacacas. Une condamnation il y a deux ans par contumace puisqu’elle a quitté le Rwanda en 2005. Dd’après le parquet général à Kigali, elle était accusée d’avoir enlevé un enfant réfugié dans un couvent dans le sud du pays en 94 et de l’avoir livré aux génocidaires. Elle a été conduite hier en prison mais la loi lui permet théoriquement de réclamer la révision de son procès au Rwanda.
Quoi qu’il en soit, elle n’a donc pas a été expulsée pour répondre à une demande rwandaise, mais pour violation des lois sur l’immigration américaine, comme un autre Rwandais remis en janvier dernier par Washington à Kigali.
Les autorités judiciaires rwandaises saluent l’opération, mais elles affirment qu’il y a sur le sol américain un nombre important de Rwandais accusés de crimes de génocide, dans des dossiers plus lourds que celui de Marie-Claire Mukeshimana. « Nous avons l’impression que l’action à leur encontre reste très lente », a dit le procureur général rwandais Martin Ngoga.
Il appelle Washington à extrader tous les suspects. Et la récente décision du Tribunal pénal international pour le Rwanda de renvoyer l’un de ses accusés devant la justice rwandaise lui donne du grain à moudre.
Posté par rwandanews