Une organisation traquant les auteurs présumés du génocide rwandais a annoncé samedi 7 janvier avoir déposé plainte à Paris pour génocide et crime contre l’humanité contre un ex-ministre rwandais du gouvernement intérimaire de 1994, qui vit en France et dont Kigali réclame l’extradition.

Le Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda (CPCR) accuse Hyacinthe Nsengiyumva Rafiki d’avoir participé à plusieurs réunions de préparation du génocide et d’avoir, à partir d’avril 1994, joué un rôle actif dans l’extermination de Tutsis dans sa région d’origine, à Gisenyi, dans le nord-ouest du Rwanda. « Il serait directement impliqué dans la mort de plusieurs Tutsis, en particulier lors de l’attaque de l’église de Nyundo, à une dizaine de kilomètres de Gisenyi », a déclaré à l’AFP Alain Gauthier, président du CPCR.

« ACCUSATIONS INFONDÉES »

Des accusations que conteste l’avocat de M. Nsengiyumva, Me Vincent Courcelle-Labrousse. Selon lui, elles se fondent sur des déclarations recueillies depuis 2000 par des enquêteurs du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). « Or le TPIR n’a jamais jugé nécessaire de lancer des poursuites contre M. Nsengiyumva », a-t-il dit à l’AFP.

« Nous démentons toute participation au génocide, et nous avons des éléments objectifs qui le démontrent. » M. Nsengiyumva était ministre du gouvernement intérimaire de 1994, au moment du génocide. « Il est le seul ministre de ce gouvernement qui n’a pas été poursuivi par le procureur du TPIR », affirme son avocat.

M. Nsengiyumva a été l’un des fondateurs des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) créées par des chefs rebelles rwandais hutu en République démocratique du Congo (RDC). M. Nsengiyumva « a été exclu du FDLR en 2005 et est depuis impliqué dans le processus de désarmement en RDC », a affirmé son avocat.

Visé par un mandat d’arrêt émis par la justice rwandaise en 2008 pour sa participation présumée au génocide, il avait été arrêté le 9 août à Créteil et placé en détention à la maison d’arrêt de la Santé à Paris. Il a été libéré fin septembre. La cour d’appel de Paris doit examiner mercredi sur le fond la demande d’extradition faite par le Rwanda.

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Posté par rwandanews