La Rwandaise Lisa Ndejuru fait partie des membres du projet Histoires de vie des Montréalais.
Histoires de vie
Expositions, pièces de théâtre, lectures et conférences sont au programme afin d’assurer la diffusion des témoignages. Ces derniers, ainsi que la programmation, peuvent être consultés sur le site histoiresdeviemontreal.ca
Afin de comprendre les crimes contre l’humanité et de préserver la mémoire historique, le projet Histoires de vie des Montréalais déplacés par la guerre, le génocide et autres violations des droits de la personne a recueilli 500 témoignages de survivants.
Hébergé par le Centre d’histoire orale et de récits numérisés de l’Université Concordia, le projet a vu le jour il y a cinq ans. La collecte et l’enregistrement étant maintenant terminés, les membres du projet ont annoncé jeudi la programmation des activités de diffusion de ces témoignages.
La particularité du projet réside dans le fait que des groupes communautaires montréalais composés de Rwandais, de Cambodgiens, d’Haïtiens, et de Juifs victimes de l’Holocauste ont été jumelés avec des chercheurs universitaires.«Ces communautés sont devenues des partenaires de recherche et pas seulement des objets d’étude», a indiqué Steven High, professeur à l’Université Concordia et chercheur principal du projet.
Ce dernier permet de faire le pont entre les survivants, les Québécois et les immigrants, mais également entre les générations. Pour Lisa Ndejuru, née au Rwanda, le projet a fait connaître l’histoire de ses parents, qui ont composé avec de nombreux conflits bien avant le génocide rwandais. «Il y a des silences. Ça crée des trous dans l’histoire», a-t-elle expliqué. «Les Cambodgiens ont redécouvert et se sont réapproprié leur histoire avec un grand H grâce à ces petites histoires», a renchéri Nolsina Yim, du groupe de travail cambodgien, consacré aux témoignages sur le génocide perpétré par les Khmers rouges dans les années 1970.
Stéphane Martelly, du groupe Haïti, explique que les survivants parlent rarement de ce qu’ils ont vécu. «Ils ne veulent pas être perçus comme des victimes. Pour les convaincre de parler, il fallait leur dire qu’ils sont des témoins de l’histoire», a expliqué cette Haïtienne arrivée au pays en 2003.
Yves Provencher/Métro
Posté par rwandanews