Agents des services frontaliers du Canada

Télesphore Dereva, un Rwandais établi au Canada faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international par la justice de son pays, a été libéré sous caution mercredi après avoir été arrêté par les autorités canadiennes.

Le Rwanda le soupçonne d’avoir fait partie des milices qui ont participé au génocide de 1994.

M. Dereva, un Tutsi né en 1960 et arrivé

en 2007 au Québec, a reçu fin février une lettre de l’Agence des services frontaliers (ASF) lui demandant de se présenter le 5 mars au bureau local de l’ASF, a indiqué à l’AFP son avocat, Philippe Larochelle.

À son arrivée, M. Dereva a été arrêté en vertu d’un mandat d’arrêt international émis par le Rwanda qui l’accuse d’avoir fait partie de la milice extrémiste hutu Interahamwe, bien qu’il soit tutsi. L’homme a été transféré dans un centre de détention pour les immigrants illégaux à Laval.

« Il a été libéré sous caution mercredi lors d’une audience », a souligné Me Larochelle.

Selon son avocat, M. Dereva avait été acquitté par les tribunaux populaires rwandais « gacaca », chargés de juger la quasi-totalité des auteurs présumés du génocide de 1994.

Affaire Mugesera

Rappelons que fin janvier, l’ancien homme politique rwandais Léon Mugesera avait été renvoyé du Canada, puis inculpé début février par la justice rwandaise de planification et d’incitation au génocide ainsi que de distribution d’armes.

M. Mugesera, 59 ans, était réclamé par la justice rwandaise depuis 1995 pour un célèbre discours prononcé en novembre 1992 lors d’un rassemblement de son parti.

Les autorités rwandaises considèrent que ce discours est l’un des éléments déclencheurs du génocide de 1994, au cours duquel des Hutus extrémistes ont tué jusqu’à 800 000 personnes, essentiellement parmi la minorité tutsie. Dans ce discours, M. Mugesera aurait qualifié les Tutsis de « cafards ».

www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2012/03/07/001-rwandais-dereva-mandat-arret-liberation-caution.shtml

Posté par rwandanews