A quelques mois du 50eme anniversaire de l’indépendance du Burundi, allez vous inviter le roi Albert II ?

Depuis très longtemps, la Belgique a soutenu le Burundi et nous entretenons des liens traditionnels et de coopération, c’est pourquoi nous avons donc aussi invité le Roi Albert II.  Nous tenons beaucoup à ce que la Belgique soit présente au moment de cet anniversaire, aux côtés des Burundais. Quant au sens que nous donnons à cette commémoration, il s’agît  notamment de promouvoir l’ unité nationale. Elle est la  base de tout. Notre pays a connu en 50 ans beaucoup de divisions ethniques, régionales, religieuses. Mais aujourd’hui, nous nous félicitons de voir la réconciliation devenir une réalité. Nous voulons bâtir  notre pays sur base de la devise que nous a léguée notre héros national le prince Rwagasore, le travail, l’unité, le progrès. L’unité vient en premier lieu. C’est pourquoi nous sommes ici tous ensemble, à construire des écoles, des centres de santé, des villages entiers. Qu’il s’agisse du président de la République, des  parlementaires, des  responsables administratifs, nous participons tous ensemble au développement de notre pays. Tel est le sens que nous voulons donner à cet anniversaire de notre indépendance, nous baser  sur les chantiers qui nous ont été légués par le héros national…

Cette commémoration sera aussi une occasion de rassembler tous les amis et pays  frères…

Cette année, vous allez aussi organiser une Commission Vérité et Réconciliation. S’agira-t-il uniquement d’une affaire entre Burundais ou songez vous à inviter des experts étrangers ?

Le principe de la Commission Vérité et Réconciliation découle des négociations de paix qui se sont déroulées à Arusha, où des consultations ont eu lieu entre les Burundais, la société civile mais aussi les Nations unies. Si nous avons besoin d’ experts étrangers, nous leur demandons de venir appuyer les travaux.

Les travaux de la Commission pourront-ils déboucher sur des poursuites judiciaires ?

Tout dépendra des résultats…Il faut commencer pa rétablir la vérité sur ce que nous avons vécu dans le passé. Sur base de ce travail, on verra la possibilité d’aller ou non devant les tribunaux…

Tous les crimes et les crimes de tous seront-ils donc examinés, sans exclusive ?

L’essentiel, c’est d’abord d’établir la vérité car il y a beaucoup de choses que nous ne connaissons pas, par exemple sur ce qui s’est passé  dans les premiers temps de la République. Moi-même, je suis né en 1965 et je ne sais pas ce qui s’est passé en 1960. Je le répète : on a d’abord besoin de connaître la vérité.

Lors des élections, une partie de l’opposition a quitté la scène. Un dialogue est-il envisageable avec ceux qui se sont retranchés du processus électoral ?

Le dialogue est permanent depuis la mise en application des accords de cessez le feu. Cette base de dialogue avait d’ailleurs été établie par le médiateur des Nations unies. Un dialogue inclusif avait été prévu  dans le cadre du Forum des partis politiques mais aussi avec toutes les couches de la population burundaise. Par rapport aux élections, ce qui est très important, c’est de continuer la course. En  2015 il y aura encore d’autres élections encore…

En 2015 précisément, songez vous à être candidat à nouveau, vous semblez être très populaire…

Tout dépendra de l’analyse de la  situation, il faudra voir avec la Cour Constitutionnelle si c’est possible (ndlr. la Constitution n’autorise que deux mandats consécutifs)

On peut certainement être populaire, mais ce qui importe surtout c’est la constitutionnalité de tout ce que l’on fait…

http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2012/03/16/le-president-du-burundi-pierre-nkurunziza-invite-albert-ii-a-bujumbura/

Posté par rwandanews