La langue française est parfois déroutante. Ainsi, une voiture de couleur bleue turquoise est, en réalité, de couleur verte.
Les propos de Monsieur Alain Juppé, Ministre de Sarkozy aux Affaires étrangères, rapportés ce jour, le jeudi 5/ avril 2012, par le journal « Le Monde,fr »,  ressemblent à des paroles de bon sens ou de droit. Des paroles de couleur blanche, mais, en fait, des propos de couleur rouge. De réelles menaces pour aller « pacifier », militairement, le pauvre Mali. Des propos de droit cachant adroitement une déclaration de nouvelle guerre française en Afrique, et des morts d’Africains. Une vraie guerre en terre africaine menée par un tueur qui a de l’expérience dans ses « colonies ».
Dans un même discours, deux couleurs. Juppé ne s’embarrasse pas de se contredire dans une même phrase. Il n’a pas peur des paradoxes. Il ne manifeste aucune honte à être aussi méprisant. Nous allons le citer plus loin,

Il y a un précédent africain, dans ce qu’envisage Monsieur Juppé, pour le Mali. Ce précédent s’appelle le Rwanda. En 1994, il était aussi Ministre des Affaires Etrangères dans le gouvernement Balladur-Mitterrand. La France avait alors participé, militairement, financièrement et diplomatiquement, au génocide des Batutsi du Rwanda. Cent jours de massacres et dix mille morts par jour. Gigantesque et inédit exploit diplomatique sur le CV de Monsieur Juppé.

Mais le FPR, « les rebelles », avait triomphé du régime génocidaire et de son allié français.

C’est alors qu’intervint la roublardise de Mitterrand : il a propose alors à l’ONU d’envoyer au Rwanda une mission, exclusivement française, militaire et humanitaire, pour arrêter les massacres. Et on a vu l’horreur. « Ils » ont appelé cela « l’opération Turquoise ». En réalité, l’armée française à déguerpir, mais aussi, et surtout, elle a regardé et laissé les massacreurs finir leur salle besogne, dans la région qu’elle contrôlait.

Les Maliens peuvent se rassurer. Le Général Lafourcade commandait Turquoise, il est aujourd’hui à Dakar. Demain il sera à Bamako. L’Afrique et ses morts, c’est son métier.

Revenons aux propos tenus par Juppé et rapportés par lemonde.fr., ce jour, le 05/04/2012.

Ne pouvant avoir l’aval de l’ONU, la Françafrique nous ressert le même plat : la CEDEAO interviendra, avec l’appui de la France. ???

Accessoirement, la campagne militaire au Mali, que Juppé nous promet, fait-elle partie de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy ? Toujours la guerre contre l’islamisme : mais combien de centaines de milliers de morts Africains, dans les colonies françafricaines?

Par Gaby Serama

posté par rwandanews