La clôture avait été plusieurs fois reportée depuis 2007, en raison, selon les autorités, de la découverte de nouveaux éléments de preuves et de la complexité de certaines affaires.
« Tout est prêt pour le 18 juin, date fixée par le gouvernement. Même le rapport est prêt, il sera présenté au président de la République le jour-même », a indiqué à APA Denis Bikesha, chargé de l’information au Service national des juridictions gacacas (SNLG). Il a assuré qu’il n’y aurait pas de nouveau report.
La cérémonie se tiendra au Parlement et sera présidée par le chef de l’Etat Paul Kagame, selon la même source. Ce jour-là, le processus gacaca lancé le 18 juin 2002, avec la phase de « collecte des informations » en rapport avec le déroulement du génocide, aura exactement 10 ans.
Le parlement examine actuellement deux projets de loi sur l’abrogation de la loi créant les gacacas et la fermeture du service qui était chargé de coordonner leurs travaux.
La fermeture sera précédée d’une « semaine gacaca », du 10 au 16 juin, au cours de laquelle les autorités concernées descendront sur le terrain pour assurer l’exécution des jugements liés aux procès pour biens pillés ou détruits, une exécution devenue un véritable casse-tête.
Selon les chiffres officiels, les juridictions gacacas ont mené, depuis leur lancement effectif en 2005, 1.951. 388 procès. « C’est le nombre de procès menés et non celui des personnes jugées, certains auteurs présumés s’étant retrouvés dans plusieurs procès différents », a précisé Bikesha.
Inspirés des anciennes assemblées villageoises lors desquelles les sages, assis sur le gazon (gacaca, en langue rwandaise) réglaient les différends, les gacacas (prononcer gatchatcha) étaient chargées de juger les auteurs présumés du génocide à l’exception de planificateurs de haut niveau (national et provincial) relevant de la compétences de la justice conventionnelle. Ils pouvaient prononcer jusqu’à la perpétuité, peine maximale au Rwanda après l’abolition de la peine de mort en 2007.
Les juges gacacas ne sont pas des magistrats professionnels mais « des personnes intègres » élues parmi la communauté. Certains d’entre eux ont cependant été eux-mêmes accusés de génocide, puis jugés et condamnés ou acquittés. D’autres encore ont été surpris en flagrant délit de corruption par des accusés ou des proches de ces derniers.
Le système a été souvent critiqué par des organisations des droits de l’homme comme Human Rights Watch et Amnesty International qui ont dénoncé un large éventail de violations des principes de l’équité.
Kigali a toujours rétorqué qu’il s’agit d’une solution rwandaise à un problème rwandais et a mis quiconque au défi de lui proposer mieux pour vider le très lourd contentieux du génocide qui a fait, selon l’ONU, près de 800.000 tués, essentiellement d’ethnie tutsi.
www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=15584%3Acloture-des-travaux-des-tribunaux-populaires-gacacas-le-18-juin-au-rwanda&catid=53%3Awar-news&Itemid=119
Posté par rwandaises.com
Source: APAnews