ARUSHA — Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a condamné jeudi à la prison à vie l’ex-ministre rwandais de la Jeunesse Callixte Nzabonimana, reconnu coupable d’avoir joué un rôle majeur dans le génocide des Tutsi de 1994.

« Monsieur Callixte Nzabonimana, la chambre vous a reconnu coupable de génocide, entente en vue de commettre le génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide et extermination, » a déclaré la juge Solomy Balungi Bossa. « Pour ces crimes (…) la chambre vous condamne à la prison à vie. »

L’ex-ministre a été condamné pour sa participation, aux côtés d’autres membres du gouvernement de l’époque, à une célèbre réunion tenue le 18 avril 1994 à Murambi, dans sa préfecture natale de Gitarama (centre).

Selon le jugement, « un accord » entre M. Nzabonimana et d’autres ministres avait alors été scellé, pour « encourager les meurtres de Tutsi ». Les participants étaient animés de « l’intention spécifique de détruire en tout ou en partie la population tutsi comme telle, dans la préfecture de Gitarama ».

Le TPIR a aussi conclu que l’accusé avait incité à l’extermination des Tutsi à travers des interventions publiques en différents endroits de la préfecture, en avril, mai et juin 1994.

L’ancien ministre, qui, selon son avocat Vincent Courcelle-Labrousse, compte faire appel, est resté de marbre à la lecture de la peine.

Né en 1953, Callixte Nzabonimana, formé à la géologie en France, est l’un des rares intellectuels du sud et du centre du Rwanda restés dans les rangs du MRND, le parti de l’ex-président Juvénal Habyarimana, après l’avènement du multipartisme en 1991. Il était encore au ministère de la Jeunesse en juillet 1994, lorsque le gouvernement a fui l’avancée du Front patriotique rwandais (FPR) de l’actuel président Paul Kagame.

Plusieurs autres membres du gouvernement en place pendant le génocide ont été condamnés par le TPIR, dont le Premier ministre Jean Kambanda. Quatre anciens ministres ont été acquittés, dont trois vivent encore à Arusha, où siège le TPIR en Tanzanie, faute de pays d’accueil.

Le génocide, perpétré d’avril à juin 1994, a fait, selon l’ONU, environ 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi.

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Posté par rwandaises.com