Des milliers de civils en fuite, refluant vers la frontière rwandaise ou cherchant refuge à Goma… Un impressionnant déploiement de l’armée congolaise, où la Force de réaction rapide -formée par des instructeurs belges à Kindu- tente de déloger des militaires en rébellion et a enregistré quelques premiers succès… Ces informations venues du Nord Kivu ont une allure de déjà vu. Cependant, les enjeux réels dépassent la personne du général Bosco Ntaganda, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale qui l’accuse de recrutement d’enfants soldats<TH>: ce qui se joue, c’est la stabilisation durable de l’Est du Congo.
En effet, depuis que les rumeurs d’arrestation de leur chef se sont faites plus précises, la nervosité n’a cessé de croître dans les rangs du CNDP, cette ancienne rébellion composée de Tutsis congolais intégrés au sein des forces gouvernementales. Ces hommes avaient été déployés tout le long de la frontière rwandaise et ils étaient chargés de lutter contre les rebelles hutus des FDLR (Forces démocratiques pour la défense du Rwanda). Avec le temps, au lieu d’être affaibli et marginalisé, Bosco Ntaganda était aussi devenu le véritable maître de Goma et il avait pris le contrôle de réseaux commerciaux (or, cassitérite)
Début avril, plus d’une dizaine d’officiers supérieurs et de quelques centaines d’hommes issus du CNDP, ont fait défection, assurant que des promesses n’avaient pas été tenues. Entre-temps, si certains des déserteurs se sont ralliés, d’autres assurent qu’ils veulent défendre à tout prix leur chef. Bosco Ntaganda, poussé dans ses derniers retranchements et n’ayant plus rien à perdre pourrait être tenté de conclure des “alliances contre nature “ entre autres avec des opposants rwandais qui se réclament des généraux Kayumba et Karegeya, désireux de détrôner Kagame et recrutant au Kivu.
Du point de vue rwandais, les accords conclu en 2009 entre les présidents Kabila et Kagame prévoyaient explicitement la sécurisation de la frontière commune. Si le Rwanda devait estimer que Bosco Ntaganda est devenu incontrôlable et que Kinshasa échoue à le maîtriser, la paix fragile conclue en 2009 pourrait être mise en péril. C’est pourquoi, encouragées par le chef d’Etat major qui se trouve sur place, les forces congolaises mettent tout en œuvre pour réduire les mutins. Il semble aussi que, cette fois, le président Kabila soit décidé à en finir et à rétablir définitivement l’autorité de l’Etat dans l’Est du pays. Un échec pourrait coûter cher à son régime fragilisé par la contestation des élections. Par contre, la neutralisation de Bosco Ntaganda ]serait interprétée comme un signal positif. La fin de limpunité?’
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Posté par rwandaises.com