Des bracelets colorés dans une boutique de la 5e avenue de New York. Quand elle a commencé à les fabriquer, Emelienne Nyiramana était loin d’imaginer qu’ils seraient un jour exposés là. Son histoire, racontée par le magazine en ligne Global Post, est l’illustration de la réussite économique du Rwanda. Plus jeune, Emelienne Nyiramana était porteuse d’eau pour 20 centimes par jour. Pas d’études, pas de compte en banque… Et la crainte, toujours, de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de ses quatre enfants.
En 2007, avec plusieurs femmes de son quartier et l’aide d’une ONG, elle a fondé une coopérative de couture. Une association américaine les a aidé à exporter leurs produits. L’accord conclu garanti aux travailleuses un salaire équitable et des formations. Aujourd’hui, l’atelier d’Emelienne emploie 40 couturières et fournit plusieurs grandes enseignes américaines. Il y a quelques mois, Emelienne s’est rendue aux Etats-Unis, à l’invitation de la créatrice Nicole Miller. Celle-ci a été une des premières à distribuer ses bracelets dans ses boutiques de New York, Los Angeles ou Chicago. La collection s’est élargie. Des sacs, des jupes ou encore ces petits shorts colorés (à 65 dollars, quand même). Nicole Miller a passé une semaine à Kigali pour donner une formation aux membres de la coopérative d’Emelienne.
Ayant peu de ressources naturelles, le Rwanda a fait de l’esprit d’entreprise une priorité. Depuis 2001, le pays n’a cessé de réformer ses lois commerciales. Les démarches administratives ont été simplifiées. Il ne faut plus que trois jours pour créer officiellement une entreprise et le coût de la procédure a été très nettement réduit. L’accès au crédit (et au mirco-crédit) a aussi été amélioré. Dans un classement de la Banque Mondiale des états favorables aux business, le Rwanda est passé de la 143e place à 45e. C’est aussi l’un des pays d’Afrique où la corruption est la plus faible, selon l’organisation Transparency International. Cela rassure les investisseurs étrangers et cela favorise les coopérations avec les pays occidentaux. Résultat, depuis 2005, le PIB du Rwanda augmente chaque année d’environ 7%.
Il faut quand même nuancer. 11 millions de Rwandais vivent toujours sous le seuil de la pauvreté. L’aide étrangère représente 1/5e des revenus du pays. Et 90% de la population dépend de l’agriculture, un secteur qui reçoit à peine 3% du budget national. Le Rwanda mise par contre beaucoup sur le développement des nouvelles technologies. Il a ainsi terminé, l’an dernier, la pose d’un réseau de 2.300 km de fibre optique. Les cyber-cafés se multiplient. Et un programme de micro-crédit est à l’étude pour aider les particuliers à acheter des GSM.
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Posté par rwandaises.com