Au Rwanda, ses dirigeants estiment que s’il n’y a rien à fêter, il y a par contre beaucoup à méditer. En effet, à Kigali voici 50 ans, l’indépendance se traduisit moins par la libération d’un peuple que par la mise à l’écart, la persécution d’une composante de la nation, -les Tutsis-, définis comme des étrangers, des indésirables, dans le pays de leurs ancêtres. Bien avant la date de l’indépendance, dès 1959, l’engrenage de la haine ethnique avait commencé à broyer le vieux royaume et seule la victoire du Front patriotique rwandais, le 4 juillet 1994 devait à la fois mettre fin au génocide et faire entrer le pays dans une ère différente, celle de la véritable rupture avec l’ « ordre » colonial, de la reconstruction de l’identité nationale.
Au Rwanda, les jours à venir seront consacrés à la réflexion, au deuil de toutes les victimes, celles que l’on peut commémorer et celles que l’on doit taire. Et même si quelques Belges seront bienvenus à titre individuel, aucun ne sera invité à titre officiel, l’ancienne métropole étant, jusqu’aujourd’hui, considérée comme la matrice de la division ethnique, sinon le dernier refuge des négationnistes de tous bords…

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