L’Allemagne est le dernier pays occidental à suspendre son aide, d’une valeur de 26 millions de dollars US (2012-2015), au Rwanda après les Etats-Unis, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne, suite aux allégations selon lesquelles le pouvoir de Kigali soutiendrait des groupes rebelles, dont le M23, auteurs de graves violations des droits de l’homme dans l’est de la RD Congo.
Le ministre allemand du Développement, Dirk Niebel, a déclaré dans un communiqué samedi qu’il s’attend à une « coopération sans réserve » du Rwanda avec les experts de l’ONU.La Grande Bretagne a décidé vendredi de bloquer l’aide budgétaire de 25 millions de dollars qu’elle devait allouer en juillet au Rwanda, afin d’enquêter sur ces accusations de soutien aux rebelles.Cette mesure de Londres survient après celle des Pays-Bas qui a suspendu jeudi les quelque 6 millions de dollars qui avaient été dégagés pour soutenir le système judiciaire du Rwanda, en réaction au rapport des experts de l’Onu qui accuse cet Etat de la région des Grands lacs d’attiser les conflits, causant des milliers de déplacés dans l’est de la RD Congo.Des sources concordantes renseignent que les Pays Bas vont consulter d’autres partenaires de l’UE pour « revoir leur position sur la coopération au développement avec le Rwanda », même si La Haye est d’avis que le soutien aux ONG opérant au Rwanda doit se poursuivre.De même, le week-end dernier, les Etats-Unis ont bloqué leur aide de 200.000 dollars à l’école des sous-officiers du Rwanda, pour montrer leurs vives inquiétudes « au sujet des preuves de l’implication du Rwanda dans l’aide apportée aux groupes rebelles congolais, notamment le M23 ».Dans un communiqué, le Département d’Etat américain a indiqué qu’il mettait fin à son aide militaire « à la lumière des informations selon lesquelles le Rwanda soutient des groupe armés en République démocratique du Congo (DRC) ». »Le Département d’Etat continue de voir si d’autres mesures doivent être prises en réponse aux activités du Rwanda en RDC », a ajouté le même communiqué.
Le Rwanda rejette le rapport de l’Onu qui l’accuse de complicité dans la fourniture d’armes et de recrues au rebelles congolais. Le M23, de son côté, exige du gouvernement de Kinshasa qu’il respecte les termes de l’accord de paix du 23 mars 2009 qui transformait le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), alors dirigé par le général rebelle Laurent Nkunda en parti politique et intégrait ses hommes dans l’armée régulière. Le M23 comprend des soldats rebelles qui ont déserté l’armée en avril dernier, sous la direction de Bosco Ntaganda, un général de l’armée recherché par la Cour pénale internationale (CPI) qui l’accuse de crimes de guerre pour le recrutement et l’utilisation d’enfants dans le conflit dans la période 2002-2003 dans le nord-est de la RDC. Par ailleurs, la CPI a récemment lancé un autre mandat d’arrêt contre Ntaganda alias « Le Terminator » pour son rôle dans les meurtres, les pillages et les viols commis par l’Union des patriotes congolais (UPC) dans la province de l’Ituri. |
AD/ad/fss/od/APA |
2012-07-28 14:24:45 |
http://apanews.net/news/fr/article.php?id=180188Posté par rwandaises.com |