Ce 4 Décembre 2012, la ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo, le ministre de la Défense, le général James Kabarebe et le ministre des Finances et de la Planification Economique, John Rwangombwa, ont comparu ensemble devant les deux chambres du Parlement pour expliquer la crise dans l’Est du Congo et les conséquences du gel de l’aide sur le peuple rwandais.
Lors de cette session, la ministre Mushikiwabo a souligné les efforts du Gouvernement Rwandais qui s’est engagé à aider à la construction de la paix dans l’Est de la RDC. « Nous avons travaillé en étroite collaboration avec la CIRGL et nous sommes heureux de constater que nous nous dirigeons dans la bonne direction, depuis que le mouvement du M23 a décidé de se retirer de Goma afin de permettre aux négociations en vue de suivre leur cours ».
« Les choses avancent et le gouvernement congolais nous a informés qu’il a déjà mis sur pied une équipe qui va négocier en son nom au cours des pourparlers avec le mouvement rebelle du M23 », a-t-elle ajouté.
Elle a appelé les législateurs à utiliser leurs forums afin de communiquer la version correcte de la situation dans l’Est de la RDC et de lutter contre la distorsion de la réalité par le soi-disant groupe d’experts.
S’exprimant sur le gel de l’aide et sur ses conséquences sur le développement du Rwanda, le ministre Rwangombwa a affirmé que la décision prise par certains bailleurs de fonds ne pourra en aucune façon faire dérailler les plans de développement du pays. Il a expliqué que l’aide qui devrait être retardée ou bloquée ne constitue environ que 12 % du budget national.
Le ministre Rwangombwa a indiqué que sur le montant total de l’aide, seulement cinq pour cent de la proportion était susceptible de ne pas être reçu.
« Cela signifie que notre développement ne sera pas grandement affecté et nous nous attendons à recevoir plus de 85 % de l’argent des bailleurs de fonds multilatéraux tels que la Banque Africaine de Développement et la Banque Mondiale » a ajouté le ministre.
Le ministre Rwangombwa a souligné à nouveau la nécessité pour les Rwandais de maintenir l’esprit d’autonomie et de regarder vers un avenir indépendant de l’aide étrangère. « Au-delà de la crise en RDC, nous devons tirer une leçon de tout cela et dresser un plan sur la façon dont nous pourrons continuer à avancer sans l’aide étrangère » a-t-il dit.
Le Ministre de la Défense le général James Kabarebe a, quant à lui, donné une explication détaillée des événements qui ont mené à la création du groupe rebelle, en disant qu’il a émergé de l’échec du gouvernement congolais.
Il a rappelé que le Rwanda a travaillé dur pour promouvoir la paix au Congo et a accusé la communauté internationale de délibérer en ignorant le rôle joué par le Rwanda dans la construction de la paix en RDC.
«Nous avons fait différents efforts, tels que l’opération Umoja Wetu et la négociation de l’accord 2009, mais personne n’a jamais reconnu cela », dit-il. Umoja Wetu était une opération conjointe menée par RDF (Rwanda Defense Forces) et les troupes congolaises visant à mettre en déroute les forces négatives, y compris les FDLR du Congo. «La coopération avec l’armée de la RDC se poursuit aujourd’hui. Par exemple, l’équipe d’intelligence commune qui, jusqu’à présent, est restée opérationnelle à Goma – y compris un autre mécanisme appelé le joint intelligence fusion center »
«Nous avons le mécanisme conjoint de vérification qui est également actif au Congo – et qui n’a jamais, en aucun point corroboré les allégations contre le Rwanda émises par ce rapport de l’ONU et ses sponsors » a dit Kabarebe.
Fin.